Disparition d'Émile au Vernet : 97 hectares ratissés, l'enfant reste toujours introuvable
Le petit Émile reste toujours introuvable après cinq jours de "ratissages judiciaires" et 97 hectares passés au peigne fin a annoncé le parquet, mettant définitivement fin aux opérations planifiées sur le terrain. L'enfant, âgé de deux ans et demi, a disparu samedi, au hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).
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Le petit garçon s'est volatilisé du domicile de ses grands-parents samedi, peu après 17 heures, alors qu'il jouait dans le jardin. Le lendemain, le procureur de la République de Digne-les-Bains lançait un appel à témoins pour retrouver l'enfant.
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Une dernière opération de ratissage jeudi
Jeudi matin, "une ultime opération de ratissage " a été conduite par une cinquantaine de gendarmes mobiles de Gap. Elle ciblait concrètement "les 1,8 km de route entre le hameau du Haut-Vernet et le village du Vernet, ainsi qu'une bande d'environ 10 m de chaque côté de cette voie", avait précisé le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon. "Cette zone avait déjà été observée durant les battues et avait fait l'objet d'une inspection visuelle", avait insisté le magistrat, en soulignant que cette opération était faite " purement par sécurité ".
Puis, dans l'après-midi, les gendarmes déployés sur le terrain ont fouillé une dernière fois "des lieux localisés dans le hameau", a précisé le magistrat. Mais là encore sans donner de résultat, ni apporter la moindre trace ou le moindre indice permettant d'expliquer la disparition de l'enfant.
La deuxième phase de l'enquête est ouverte
Dimanche matin, une enquête a été ouverte "pour recherche des causes de disparition inquiétante". Mais après cinq jours de travail sur le terrain, l'enfant est toujours introuvable. Accident ? Homicide ? Enlèvement ? "Aucune thèse n'est privilégiée, aucune thèse n'est exclue", a expliqué le procureur de Digne, en confirmant que la deuxième phase de l'enquête était désormais ouverte. Cette deuxième phase concerne l'analyse de "la masse considérable de données" recueillies pendant ces cinq jours au Haut-Vernet, et notamment les données de téléphonie et les 1.200 messages laissés sur la ligne d'appel dédiée.
"C'est la fin des opérations de ratissage judiciaire planifiées. Mais nous reviendrons évidemment sur place si des indices ou des éléments recueillis jusque-là nous conduisent à devoir venir vérifier certaines choses ou fouiller certains lieux", a précisé le magistrat.
Bilan de cinq jours de ratissage
Dans le hameau du Haut-Vernet, les 30 maisons ont déjà toutes été fouillées. Les 25 habitants ont été interrogés et tous les véhicules ont été examinés. Au total, ce sont donc 97 hectares de champs, de bois ou de terrains escarpés qui ont été "minutieusement" ratissés , a insisté M. Avon, "soit sans doute l'une des plus importantes opérations de ratissage judiciaire jamais conduite".
Les quelques gendarmes, qui resteront maintenant sur place dans le village, auront pour seule mission de verrouiller le hameau au grand public. Un premier arrêté municipal, courant jusqu'à jeudi soir, a permis de fermer l'accès au public depuis mardi, pour "protéger l'enquête". Le Haut-Vernet restera inaccessible encore quelques jours supplémentaires et au moins durant ce long week-end. "Afin de "protéger les familles et canaliser un éventuel tourisme de curiosité, j'ai prorogé cet arrêté", a confirmé à l'AFP François Balique, le maire du village du Vernet.
Les battues citoyennes n'ont rien donné
Pendant deux jours, lundi et mardi, des bénévoles ont participé à des battues citoyennes. Selon les autorités, près de 300 bénévoles ont participé activement aux recherches lundi. Ils s'étaient mobilisés pour ratisser la zone.
Parmi tous ces volontaires, Denis, qui habite à 1h20 de route, vers Laragne-Montéglin (Alpes-de-Haute-Provence), et il n'a pas hésité à se rendre sur place pour participer aux battues organisées sur place. "On a une petite fille qui a l'âge de ce petit garçon et c'est ça qui nous a motivés, on s'est dit 'on ne peut pas rester sans rien faire'. C'est bien qu'il y ait cette mobilisation, ça prouve que les gens ont du coeur."
La famille d'Émile, originaire des Bouches-du-Rhône
La famille d'Émile vit dans les Bouches-du-Rhône, à La Bouilladisse. L'enfant venait d'arriver pour les vacances d'été chez ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet. Émile a été aperçu pour la dernière fois par deux voisins, samedi à 17h15, seul, dans une ruelle du hameau.
Lors de sa disparition, "plusieurs autres membres de la famille étaient également présents" dans la maison où cette famille vient passer les vacances depuis une vingtaine d'années, a précisé M. Avon, "mais aucun des deux parents", a-t-il insisté. "Tant qu'on ne connaîtra pas la vérité, ce sera tendu. C'est dur pour la famille, cette incertitude est affreuse", disait le maire du Vernet jeudi. "Et les gens du village ont besoin de savoir ce qu'il s'est passé".
Source: France Bleu
