Au Paraguay, la droite conserve le pouvoir en remportant l’élection présidentielle

May 01, 2023
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Santiago Peña, élu président du Paraguay, à Asuncion, le 30 avril 2023. NORBERTO DUARTE / AFP

Sur la musique festive de sa campagne et son refrain « Vamos a estar mejor » (« ça va aller mieux »), le nouveau président élu du Paraguay, Santiago Peña, a salué les partisans de l’Association nationale républicaine (droite), communément appelée « Parti Colorado », dimanche 30 avril, à Asuncion, la capitale. Avec près de 43 % des suffrages lors de cette élection présidentielle à tour unique, le Parti Colorado assure, une nouvelle fois, sa pérennité au pouvoir. Hormis une brève parenthèse due à une victoire du centre gauche entre 2008 et 2012, il gouverne le pays de façon continue depuis 76 ans.

Dans un discours succinct, Santiago Peña s’est engagé à « lutter avec succès contre la pauvreté, la corruption, l’impunité », trois plaies bien ancrées dans le pays. Au rang des défis et des combats, il a cité la stagnation économique, le déficit budgétaire, le chômage et l’indigence.

A 44 ans, cet ancien ministre des finances (2015-2017), ex-membre du directoire de la banque centrale et ancien membre du Fonds monétaire international (FMI) joue la carte du dynamisme. Il promet la création de 500 000 emplois, mais aussi une série de mesures destinées aux classes défavorisées, comme l’accès au logement ou une subvention pour les transports.

« Société conservatrice »

Sur scène, dimanche, M. Peña s’est affiché avec son épouse et leurs deux enfants. Celui qui est devenu père à 17 ans, « un apprentissage », selon lui, défend le modèle d’un Paraguay conservateur. « Nous sommes une société conservatrice, c’est profondément enraciné en nous (…) et ça nous rend prudents face aux grands changements de société », déclarait-il à l’Agence France-Presse, avant le scrutin. Il rejette – tout comme l’a fait l’opposition – la légalisation de l’avortement ou le mariage pour tous, à rebours des récentes réformes adoptées dans les pays de la région (Argentine, Chili, Uruguay).

Dans les sondages, ce scrutin avait pu sembler ouvert, d’autant que le mentor de Santiago Peña, le chef du Parti Colorado et ancien président Horacio Cartes (2013-2018), est considéré depuis juillet 2022 comme « significativement corrompu » par le département d’Etat américain. Cette qualification entraîne des sanctions qui ont gêné le financement de la campagne du Parti Colorado. Mais elle n’a de toute évidence pas discrédité Santiago Peña, qui a d’ailleurs tenu à remercier Horacio Cartes, présent à ses côtés, dimanche.

Loin derrière le Parti Colorado, Efrain Alegre (Concertation pour un nouveau Paraguay, centre), a récolté seulement 27,5 % des voix. Cet avocat de 60 ans, ancien ministre (2008-2011) et ancien parlementaire, s’est présenté comme l’option de l’alternance, avec un programme axé autour de la lutte contre la corruption et un meilleur accès à l’éducation et à la santé. « Nous avons fait un effort important afin d’unir tous les courants, pour susciter le changement (…) mais l’effort n’a pas été suffisant », a-t-il déclaré dimanche. Efrain Alegre échoue pour la troisième à une élection présidentielle.

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Source: Le Monde