" Foundation ", saison 2, sur Apple TV+ : une croisière galactique de luxe

July 14, 2023
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Eto Demerzel (Laura Birn) dans la série « Foundation », créée par David S. Goyer et Josh Friedman. APPLE TV+

APPLE TV+ – À LA DEMANDE (À PARTIR DU VENDREDI 14 JUILLET) – SÉRIE

Malgré l’ampleur pharaonique du projet, Foundation tient un rythme soutenu : il s’est écoulé dix-huit mois entre la mise en ligne de l’ultime épisode de la première saison et le début de la deuxième. Les moyens de production déployés par le commanditaire du projet, Apple, n’y sont pas pour rien. Mais s’il faut aller vite, c’est que le rapport au temps de Foundation – qui a gardé son « u », même si le cycle de récits et romans d’Isaac Asimov (1920-1992) qui a inspiré la série a été traduit en français dès 1957 – n’autorise pas les pauses.

Les personnages majeurs de cette fresque galactique qui, d’épisode en épisode, prend toujours un peu plus d’ampleur sont, chacun à leur manière, insensibles au passage des années. Dans la chronologie imaginée par Asimov (qui est l’un des seuls éléments essentiels du texte originel que le scénario respecte), il s’est écoulé un siècle entre les deux saisons. On retrouvera comme on les a laissés les protagonistes. Hari Seldon (Jared Harris), l’inventeur de la psychohistoire, science qui permet de calculer l’avenir, est mort depuis longtemps, mais ses avatars numériques ou organiques ne cessent d’occuper l’écran.

Les lois de succession de la dynastie impériale reposent sur le clonage, ce qui permet à Lee Pace, qui incarne l’autorité suprême en sa maturité, de se maintenir quoi qu’il arrive au pouvoir pendant que l’exécutrice de ses œuvres (généralement basses), Eto Demerzel (Laura Birn), jouit de l’immortalité que confère aux androïdes l’exercice de l’intelligence artificielle.

De gauche à droite : Salvor Hardin (Leah Harvey), Hari Seldon (Jared Harris) et Gaal Dornick (Lou Llobell) dans la série « Foundation », créée par David S. Goyer et Josh Friedman. APPLE TV+

Il était plus difficile de faire réapparaître sous leur apparence juvénile les deux héroïnes, héritières spirituelles de Seldon, Gaal Dornick (Lou Llobell) et Salvor Hardin (Leah Harvey) ; difficile, mais pas impossible si l’on invoque la courbure de l’espace-temps et que l’on recoure à la cryogénisation.

Entrecroisement de récits

Oui, Foundation est une série qui fait bon accueil aux pratiquants de la science-fiction, et il ne faut pas songer à faire l’économie de la première saison si l’on veut jouir des plaisirs que procure la deuxième, mieux rythmée, encore plus spectaculaire.

Mais, une fois acquis les rudiments de la psychohistoire, maîtrisées les règles du jeu qui opposent un régime décadent et une bande de croyants (en la psychohistoire) décidée à raccourcir la période de chaos qui suivra l’inévitable chute de l’empire, on découvre, sous ces atours futuristes, une saga polyphonique pas si éloignée que ça de Game of Thrones.

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Source: Le Monde