On a roulé avec le Yamaha Booster, cet étonnant vélo électrique aux allures de scooter

July 15, 2023
202 views

Vélo électrique reprenant le nom et l’esprit du scooter des années 1990, le Yamaha Booster n’est pas qu’un objet de style, mais aussi de qualité après notre première prise en mains. Voici notre premier avis sur ce vélo électrique.

Le Booster, c’est pour beaucoup le carton de ce scooter lancé en 1996 par MBK et Yamaha. Prévu pour les États-Unis, il a finalement conquis l’Europe avec près de 1,15 million d’exemplaires. Exit le deux-roues motorisé thermique, Yamaha sait pertinemment que la mutation du marché déboule à pleine vitesse et que le vélo électrique lui fait de l’ombre. La marque rempile donc avec ce patronyme dans l’univers du vélo. Mais elle ne fait pas comme tout le monde, et nous a invité à découvrir – puis essayer – la nouvelle génération du Yamaha Booster.

Car on sait déjà Yamaha à vouloir être tendance et innover. Il faut se rappeler qu’en 1993, le PAS fut le premier vélo à assistance électrique du marché, conçu avec Panasonic. Un exemplaire était d’ailleurs présent à l’évènement, un morceau d’histoire de la mobilité (mais pas question d’y toucher, la batterie n’étant plus fonctionnelle).

Un design unique

Très loin de cette pièce de musée, le Yamaha Booster reprend la base du Fantic Issimo, un curieux vélo à cadre massif ouvert et alvéolé, doté d’énormes roues, sorti en 2019. Tout de suite, Yamaha a misé sur ce modèle, en créant un partenariat avec son fabricant, Motori Minarelli, basé à Bologne. Soucieux de jouer la nostalgie du scooter originel, le constructeur japonais lui a offert des éléments de style spécifiques. Et il a changé le moteur, pour un bloc maison PW-S2, couplé à une transmission Enviolo Trekking (et non City).

Source : Matthieu Lauraux pour Frandroid Source : Yamaha Source : Matthieu Lauraux pour Frandroid

Le résultat est tout simplement atypique, rien ne ressemble au Yamaha Booster dans les rues parisiennes. Et il fait tourner les têtes, dans son coloris bleu « Aqua », qui pourra être remplacé par un noir « Graphite » plus discret à l’achat. En complément, la firme nipponne a développé des accessoires dédiés au Booster : paniers, sacoches et sacs. Des éléments utiles pour ce VAE qui autorise jusqu’à 160 kg. Mais pas de place arrière, même pour un enfant, dommage. Quelques accessoires de style sont aussi à l’étude, mais n’arriveront pas avant 2024.

Conduite du Yamaha Booster

Ouste, après la découverte statique, il est temps de prendre le guidon de ce Yamaha Booster. Le vélo électrique offre une position confortable, via son guidon courbé à poignées hautes, et où la selle est réglable sur une grande amplitude. Heureusement, puisque le Booster ne propose qu’une taille et un cadre. Notre 1,84 m passe sans souci, et ce sera le cas pour les gabarits de 1,60 à 1,90 m selon Yamaha.

Source : Matthieu Lauraux pour Frandroid Source : Matthieu Lauraux pour Frandroid Source : Matthieu Lauraux pour Frandroid

Tout de suite, le ressenti est le confort des grands pneus de 10 cm de large (plus du double d’un VAE classique), montés sur des roues de 20 pouces. On sent à peine les aspérités de la chaussée, y compris les pavés lissés de Paris, qui font à peine rebondir le vélo. La suspension avant vient absorber les bosses, trous ou passages de trottoirs modérés. Toutefois, le poids élevé de ce Yamaha Booster – 35 kg tout de même – rend l’arrière très rigide. Une suspension de selle, ou une sur-selle plus confortable pourrait compenser cela. Pensé “non genré”, le modèle unique possède une selle large pour tous gabarits.

L’avantage d’avoir des roues de 20 pouces est l’agilité, ce que l’on retrouve un peu, malgré la position passive avec le poids du corps vers l’arrière. Mais pas de miracle, on ne se faufile pas aussi aisément que sur un vélo conventionnel, les pneus ultra-larges limitant les manœuvres rapides, bien qu’elles les rendent très sécurisantes avec une adhérence optimale.

Un moteur maison vif

La grande différence avec son cousin Fantic Issimo, c’est le cœur électrique. Yamaha a remplacé le moteur Bafang M500 de 95 Nm par son bloc PW-S2. Plus modeste sur le papier avec ses 75 Nm, il est très nerveux et n’offre jamais de creux. Le capteur de couple et le système “zéro cadence” permettent d’assister dès la moindre pression de pédale, si bien qu’on sent l’envoi de couple même à l’arrêt. Un plus quand on est en montée ou pour repartir avec fougue, sans à devoir forcer sur les premiers mètres.

On arrive donc rapidement aux 25 km/h, en tous cas sur les modes Standard et High, tandis qu’Eco et Eco+ sont davantage pensés pour les descentes ou du plat sans volonté de dynamisme. Pour jouer avec les modes, l’écran est de type LCD avec la vitesse ainsi que quelques infos de conduite : autonomie restante, kilométrage en cours ou total. Or ces 4 niveaux n’ont pas trop d’intérêt face au mode Auto, venant distribuer la puissance selon le besoin.

Si vous roulez tranquille sur plat, le mode Standard est actif, puis le Yamaha Booster passe en mode High pour tenir la même vitesse sans avoir à (trop) ajouter de puissance musculaire. Évidemment, Eco prend le relais quand vous êtes en faux plat descendant, où si vous sollicitez moins le pédalage.

Une transmission idéale pour la ville

Le tout fonctionne avec une vitesse unique continue, dont le braquet est modifiable via une molette au guidon. C’est le fameux système Enviolo, remplaçant le Nexus 5 du Fantic, qui officie pour donner la bonne cadence de pédalage au bon moment. On peut changer en pédalant, en accélérant, en freinant et surtout à l’arrêt.

Puisqu’on parle de freinage, le Yamaha Booster emploie des freins Promax Solve-ST, à commande hydraulique, et disques 180 mm. Sur le terrain, le freinage est moins puissant que sur du Shimano haut de gamme ou Magura, mais très progressifs. Attention à ne pas abuser car il peut rapidement bloquer la roue arrière.

Enfin, pas de changement sur la batterie, à l’avant de l’axe de la selle sur le cadre. D’une capacité de 630 Wh, cette batterie assemblée en Europe est capable de fournir près de 65 kilomètres d’autonomie en mode Auto. Un chiffre proche du réel, qu’il conviendra de vérifier sur un test avec un parcours plus polyvalent et un cycle de charge complet. Un plein demanderait d’ailleurs 4h30, via un chargeur 4 ampères (920 watts).

Une version Yamaha Booster à 45 km/h

Ajoutons qu’une seconde version du Yamaha Booster existe. Notre variante VAE classique limitée à 25 km/h se nomme précisément Yamaha Booster Easy, mais perd son suffixe Easy en speedbike. Le Yamaha Booster est le même vélo débridé pour atteindre environ 40 km/h, avec support de plaque arrière, feu stop, et rétroviseur.

Source : Yamaha Source : Yamaha Source : Yamaha Source : Yamaha

Nous l’avons déjà conduit, et il offre une accélération plus progressive que le VAE de base, lissant la montée en couple jusqu’à sa limite de vitesse. On est plutôt autour des 35 km/h en croisière, car il faut du mollet pour aller au-delà. L’Enviolo Heavy Duty est également plus sensible que le Trekking, où il est conseillé d’arrêter de pédaler en le manipulant, tandis que l’écran diffère avec un affichage central TFT de plus grande diagonale, sans afficher beaucoup plus d’informations.

Pour aller plus loin

Speedbike : législation, équipements et immatriculation, voici toutes les règles à connaître

On peut toutefois le coupler à Strava ou Komoot grâce au Bluetooth. Pour le reste, tout est identique, sauf le prix.

Prix et disponibilité des Yamaha Booster

Car le Yamaha Booster Easy est arrivé en France depuis quelques jours avec un tarif de 3 299 euros, contre 3 699 euros en version speedbike. Un prix élevé au premier abord, mais pas si élevé au regard des prestations.

Son moteur est vif, l’Enviolo est l’idéal en ville pour changer de braquet en toutes occasions, les énormes pneus 20 pouces filtrent aisément les chaussées parisiennes, la batterie de 630 Wh a de quoi offrir une bonne autonomie, et il est tout équipé (hors accessoires).

La version speedbike est aussi sympa si vous comptez faire de plus longs trajets et diminuer votre temps de parcours (hors des pistes cyclables puisque c’est interdit pour rappel).

La force de la marque est de disposer de 85 points en France, pour commander et faire livrer son vélo et réaliser le SAV. Mais pas que. Ces revendeurs auront la possibilité de faire tester le Booster, ainsi que les autres VAE de la gamme Yamaha que Frandoid a testés en début d’année.

Source: Frandroid