Le ministre de l’Agriculture parle de "températures normales pour un été", les experts s’insurgent

July 15, 2023
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Marc Fesneau a par la suite affirmé avoir «parfaitement conscience du réchauffement [climatique] et du danger mortel pour le devenir de l'humanité».

Voici une nouvelle sortie médiatique qui fait jaser. Après la députée écologique Sandrine Rousseau qui a affirmé ce jeudi qu’il faisait «60 degrés en Espagne», c’est au tour du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau de faire sortir de leurs gonds les climatologues. «On n'a pas eu des températures extrêmes, on a plutôt eu des températures normales pour un été», a-t-il affirmé samedi 15 juillet au micro de France Inter, alors qu’il était notamment interrogé sur la sécheresse ou l’utilisation des pesticides.

Sur Twitter, des spécialistes comme la chercheuse du GIEC et paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte ont rappelé que «le mois de juin avait été 2,6°C au-dessus des normales» et qu’il s’agissait du «deuxième mois de juin le plus chaud après 2003» en se basant sur des données de Météo France.

«Quand est-ce que nos politiques vont comprendre ?»

D’autres experts comme l’agroclimatologue Serge Zaka se sont demandés «quand est-ce que nos politiques [allaient] comprendre et assumer les enjeux du changement climatique». «Depuis le 1er juin : 4 jours sous les normes contre 41 au-dessus», a-t-il également ajouté. Le climatologue au CNRS Christophe Cassou a pour sa part dénoncé un «ministre rassuriste qui explique que nous vivons un été climatiquement normal».

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En réponse, Marc Fesneau affirme être «absolument d’accord» et avoir «parfaitement conscience du réchauffement et du danger mortel pour le devenir de l'humanité, pour notre agriculture et pour nos écosystèmes de ce dérèglement». D'après lui, «cette année, globalement, et à date c'est un début d'été un peu moins sec que 2022 et des épisodes caniculaires moins fort que l'an passé avec en revanche une température moyenne plus élevée».

Sur la question des nappes phréatiques, Marc Fesneau a répondu que la France faisait face à «une situation qui s’est stabilisée». Ce mardi, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a avancé que 68% des nappes phréatiques du pays étaient toujours sous les normales de saison en ce début juillet. C’était 66% le mois dernier. En parallèle, Christophe Béchu a annoncé le lancement de la plateforme VigiEau, qui vise à informer le public sur l’usage de l’eau et les restrictions préfectorales prises pour lutter contre la sécheresse.

Source: Le Figaro