Billets de train : Renfe et Trenitalia sont-ils moins chers que la SNCF ?
Un trajet identique : Lyon-Barcelone. Mais des prix différents : 59 € avec la compagnie Renfe, pour un voyage le 24 juillet ; 162 € avec la SNCF. Pareil pour un Lyon-Milan : 128 euros côté Trenitalia ; 110, côté SNCF, mais avec deux correspondances et deux heures de trajet en plus.
Avec l’ouverture à la concurrence du marché ferroviaire français, la compagnie tricolore se fait concurrencer sur les prix par les nouvelles venues, l’ italienne Trenitalia ou l’ espagnole Renfe . Y compris sur les trajets intranationaux : jeudi, un Narbonne-Montpellier coûtait 9 € sur le site de Renfe, contre 18 € sur le site de la SNCF. Et un Paris-Lyon revient à 29 € avec Trenitalia, contre 38 € avec InOui SNCF.
Faut-il délaisser pour autant le fleuron ferroviaire français ? Pas si vite. Car les prix pratiqués chez les concurrents de la SNCF ne sont que des tarifs de lancement. Ils ont vocation à augmenter. Dès septembre, pour Renfe : pour un Lyon-Barcelone, le tarif de base passera à 75 € en seconde, comme pour la SNCF ; 95 € en classe affaires.
Faut-il le rappeler, Renfe ou Trenitalia ne sont pas des compagnies low cost : elles sont l’équivalent de la SNCF dans leur pays d’origine. Si elles peuvent proposer des prix aussi bas, c’est parce qu’elles bénéficient aussi de réduction sur les prix de péage pour avoir le droit de circuler sur une ligne de SNCF Réseau. Mais ces réductions ne sont que temporaires : deux ans (trois, pour Trenitalia). Une fois ce délai passé, il deviendra alors compliqué de maintenir un modèle économique agressif à moins que ces compagnies alternatives puissent faire circuler plus de trains.
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En face, l’entreprise historique réplique également. Elle a modéré ses tarifs et a renforcé son offre à bas coût, Ouigo. Avec succès : les Ouigo sont généralement pleins et les options supplémentaires sont une source de revenus intéressante. Bref, selon l’heure, le jour et le trajet, il pourrait être intéressant de choisir la compagnie tricolore, sa filiale low cost ou l’une des compagnies alternatives. Il n’y a pas de vérité absolue.
Une concurrence qui profite aux clients
Dans tous les cas, cette ouverture à la concurrence est une aubaine pour les voyageurs : elle tire les prix des billets vers le bas sur les tronçons concernés (alors que les autres augmentent). Selon la plateforme Trainline, le prix moyen d’un Paris-Lyon a baissé de 8 % entre fin 2021 et fin 2022, et même de 40 % par rapport à 2019. La raison de cette différence tarifaire ? L’arrivée de Trenitalia sur ce trajet.
Un quatrième opérateur est sur les rails pour opérer en France : l’exploitant de transport en commun Arriva, filiale de l’allemand Deutsche Bahn, qui souhaite assurer une liaison entre Paris et Groningue, dans le nord des Pays-Bas, en passant par Bruxelles et Amsterdam. Arriva souhaite ouvrir cette ligne à l’été 2026.
Source: Le Télégramme