Hermes intl : Le luxe plombé en Bourse par les performances décevantes de Richemont et par la Chine

July 17, 2023
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(BFM Bourse) - Le groupe suisse propriétaire de Cartier a publié une croissance inférieure aux attentes au premier trimestre de son exercice 2023-2024, allant d'avril à fin juin. Et, par ailleurs, les ventes de détail en Chine ont fortement ralenti.

Le début de semaine est rude pour le compartiment le plus important et le plus glamour de la Bourse de Paris. Ce lundi, les groupes de luxe souffrent en début de séance, entraînant dans leur baisse le CAC 40 qui cède 1% vers 11h.

LVMH chute de 3,7% et Hermès cède 3,6% tandis que Kering, l'action avec les multiples boursiers les moins exigeants du secteur à Paris, perd 1,8%. A Milan, Moncler abandonne 2,8%.

Le luxe est plombé à la fois par des indicateurs chinois en retrait ainsi que par les ventes décevantes de Richemont, le propriétaire suisse de, notamment, Cartier.

"C'est un mix de ces deux éléments qui pèsent probablement à peu près dans les mêmes proportions", souligne un analyste parisien.

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La zone Amériques en repli chez Richemont

Richemont chute d'ailleurs de 8,4% à la Bourse de Zurich, montrant combien le marché ne pardonne guère les impairs sur les publications d'un secteur où les valorisations évoluent proches ou même au-dessus de leurs plus hauts historiques.

Pour son premier trimestre de l'exercice 2023-2024, qui sera clos en mars 2024, la société suisse a enregistré des ventes de 5,32 milliards d'euros, en progression de 14% en données publiées et de 19% à taux de changes constants.

Problème: les analystes attendaient une croissance hors effets de changes légèrement supérieure, de 20%. "Ce premier trimestre est un peu inférieur aux attentes sur l'ensemble des régions clés", décortique Royal Bank of Canada.

Ainsi, la région Asie Pacifique (qui inclut la Chine et représente 42% des ventes) a progressé de 40% à taux de changes constants quand le consensus attendait 41%, tandis que l'Europe a enregistré une hausse de 11% contre 12% attendu. La zone "Amérique" a elle accusé une baisse de 2% quand les analystes anticipaient une stabilité des ventes.

"Les Amériques devraient être au centre des préoccupations des investisseurs aujourd'hui, la légère baisse des ventes au premier trimestre, reflétant le déclin des ventes de gros aux États-Unis pour les horlogers spécialisés (à la suite de la conversion d'un certain nombre de franchises en magasins gérés en propre) et un ralentissement séquentiel dans les Amériques pour les maisons de joaillerie", développe Stifel.

Une croissance chinoise loin du compte

A cette publication décevante se superpose une salve d'indicateurs chinois en berne. Le plus important pour le luxe reste les ventes de détail, qui n'ont progressé que de 3,1% sur un an juin après une hausse de 12,7% en mai. La croissance chinoise s'avère par ailleurs décevante, s'inscrivant en rythme annuel à 6,3% au premier trimestre quand les économistes attendaient un chiffre de 7,3% selon un consensus cité par Deutsche Bank. Aussi bien la demande interne qu'externe demeurent toutes les deux "atones", note la banque allemande.

Les valeurs du luxe sont sensibles aux informations sur la macroéconomie et la Chine en particulier, le pays talonnant les Etats-Unis comme premier marché mondial du luxe. Les grands acteurs du marché ne communiquent pas leurs expositions directes à la Chine, mais elles se retrouvent dans la région Asie Pacifique (ou Asie) hors Japon, qui représentait l'an passé 48% du chiffre d'affaires d'Hermès, 33% des ventes de Kering et 30% des revenus de LVMH.

Reste que ces mauvais chiffres d'activité pourraient pousser le gouvernement chinois à acter officiellement des mesures de relance espérées par le marché et dont des informations de presse ont régulièrement fait état.

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse

Source: BFM Bourse