Après le titre de Carlos Alcaraz : combien de titres du Grand Chelem peut-il viser ?

July 18, 2023
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Je pensais que j'aurais du souci à me faire contre toi seulement sur terre battue et peut-être sur dur, a-t-il avoué, très classe, dans un sourire. Pas sur gazon ! Maintenant, c'est une toute autre histoire". Novak Djokovic a été soufflé, comme tout le monde. Au moment d'exprimer ses émotions après sa finale perdue face à Carlos Alcaraz (1-6, 7-6, 6-1, 3-6, 6-4), il a glissé une confession qui dit tout du bond en avant réalisé par le prodige espagnol en l'espace de trois semaines. ", a-t-il avoué, très classe, dans un sourire.".

Une autre histoire parce qu'il convient désormais de regarder le classement des titres en Grand Chelem en commençant par le bas. A Wimbledon, Carlos Alcaraz a remporté son deuxième Majeur en carrière après celui glané à l'US Open 2022. Deux trophées qui symbolisent deux moments clés de la prise de pouvoir du Murcien, désormais capable de déboulonner le maître incontesté du circuit sur sa surface favorite après un combat de cinq sets. Le scénario de cette finale et l'identité de sa victime font de lui l'autre grand favori avec Djoko des prochaines levées, à commencer par New York.

Deux Majeurs avant 21 ans

Avant cela, il convient de rappeler la précocité phénoménale d'Alcaraz. S'il a désormais le même total de titres en Grand Chelem que, au choix, Stan Smith, Sergio Bruguera, Marat Safin, Patrick Rafter, Lleyton Hewitt ou Ilie Năstase, le plus frappant concerne une autre statistique. Il est devenu dimanche le cinquième joueur de l'ère Open à remporter deux Majeurs avant ses 21 ans. Avant lui, Mats Wilander (7 titres au total), Björn Borg (11), Boris Becker (6) et Rafael Nadal (22) avaient réussi pareille prouesse. Les quatre hommes ont tous dépassé la barre des cinq titres et il semble raisonnable – si tout continue de suivre - d'imaginer Alcaraz en capacité de le faire à court ou moyen terme.

On a appris des choses après l'US Open. On va faire les choses différemment. Il est conscient de ça et toute l'équipe avec lui", a d'ailleurs rappelé Juan Carlos Ferrero, son coach, à notre micro. Sa réaction après sa demi ratée de Roland-Garros atteste de Sa capacité à rebondir et apprendre de ses expériences vécues ressemble presque à une garantie. Sa digestion de son premier Majeur avait d'ailleurs été compliquée. Ce n'était qu'il y a un an à peine mais c'est déjà de l'histoire ancienne. "", a d'ailleurs rappelé Juan Carlos Ferrero, son coach, à notre micro. Sa réaction après sa demi ratée de Roland-Garros atteste de cette force sous-estimée jusque-là

Alors, quel total peut-il viser ? Mats Wilander se prend au jeu : "S'il est en bonne santé, qu'il joue ce type de tennis, il ne fera que s'améliorer. Je lui prédis entre 10 et 15 titres en Grand Chelems en étant réaliste". En étant réaliste, on se dit aussi que ce total pourrait arriver vite. Parce que Djokovic a désormais 36 ans et que, comme l'a magnifiquement titré le New York Times dimanche, "Alcaraz a prouvé à Djokovic que ses titres en Grand Chelem étaient comptés".

Novak Djokovic et Carlos Alcaraz Crédit: Getty Images

8-1 contre le Top 10 en 2023

Dans le panorama actuel, les deux hommes se détachent au sommet, inlassablement. En 2023, Carlos Alcaraz est celui qui a gagné le plus de titres (6) mais qui, surtout, possède le meilleur bilan comptable face au Top 10 : 8 victoires pour 1 défaite, face à Djokovic évidemment.

Son Wimbledon accentue cet état de fait : en battant successivement trois joueurs du Top 10 (Holger Rune, Daniil Medvedev et Novak Djokovic), il a égalé la performance de Pete Sampras en 1994 (Michael Chang, Todd Martin and Goran Ivanisevic). Preuve que la menace pour Alcaraz se situe davantage dans la durée de vie de Novak Djokovic au plus haut niveau que dans la génération à venir, celle qui n'a pas encore pointé le bout de son nez – ou alors pas encore assez (Sinner, Musetti pour ne citer qu'eux).

Pour atteindre ces niveaux délirants où on le projette, Alcaraz devra surfer autant que possible sur sa capacité d'adaptation constante. "On a vu suffisamment de choses d'Alcaraz sur ce Wimbledon pour dire, déjà, qu'il apprend très vite. Il s'est adapté à la surface la plus compliquée de notre sport de manière très rapide, en trois semaines ou presque", rappelait ébahi Wilander.

Il peut gagner partout

Plutôt qu'une ultra-spécialisation par tournoi, comme l'ont fait notamment Rafael Nadal ou Roger Federer, Alcaraz semble en capacité de s'imposer désormais partout et tout le temps. L'ironie tient d'ailleurs au fait que c'est surtout à Roland-Garros qu'on l'imaginait augmenter son pécule. "Carlos a remporté le titre qu'il a perdu en demi-finale à Paris", a d'ailleurs joliment résumé Alex Corretja pour la RAC dimanche.

Source: Eurosport FR