Polémique en Belgique sur les généreuses retraites des parlementaires

May 01, 2023
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Le premier ministre belge Alexander De Croo lors d’une cession plénière du parlement fédéral à Bruxelle, le 27 avril 2023. BENOIT DOPPAGNE / AFP

Alors que la réforme des retraites et de leur financement reste un débat inachevé et un sujet de polémique entre les différentes composantes du gouvernement dirigé par le libéral Alexander De Croo, les avantages dont bénéficient des élus retraités font scandale en Belgique.

D’anciens présidents de la chambre des représentants, l’Assemblée, ont d’abord été mis en cause, en mars, pour avoir bénéficié d’une confortable « indemnité de départ » approuvée à la fin des années 1990 par le collège des questeurs, chargé de la gestion financière et administrative de l’Assemblée. La décision avait entraîné, pour les bénéficiaires, une augmentation de 20 % de leur pension, qui atteignait 9 375 euros brut par mois, au lieu du plafond en principe fixé à 7 813 euros brut pour les mandataires publics. Des montants sans commune mesure avec la pension légale moyenne dont bénéficient les Belges : environ 1 600 euros brut pour un salarié, 1 050 pour un indépendant. Et 70 % des retraités touchent moins de 2 000 euros.

Deux bureaux de juristes ont jugé illégaux ces « bonus pension » mais la question de leur récupération reste posée. Afin de faire taire les critiques – et sans doute ne pas handicaper son fils –, l’un des bénéficiaires, Herman De Croo, père de l’actuel chef du gouvernement, a remboursé quelque 210 000 euros. D’autres anciens présidents se font discrets, certains contestent le caractère illégal du procédé et un autre encore, le nationaliste flamand Siegfried Bracke, refuse de rétrocéder les 126 000 euros qu’il a indûment perçus. Au total, 7,1 millions d’euros auraient été versés à tort à des ex-présidents de l’Assemblée et huit anciens cadres de celle-ci.

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« Une gifle pour la démocratie »

Ce qui a été découvert, au bout de 25 ans est « une gifle pour la démocratie », estime le député écologiste Gilles Vanden Burre. Le Parti du travail de Belgique (PTB, gauche communiste) veut aller plus loin : il réclame une commission d’enquête et la transmission du dossier au parquet fédéral. L’actuelle présidente de l’assemblée, Eliane Tillieux, une socialiste francophone, a, dans l’immédiat, décidé de ramener au maximum légal la pension de retraite des élus (7 813 euros brut, donc).

Cela n’a pas calmé les esprits car, mardi 23 avril, de nouvelles révélations indiquaient qu’au-delà des ex-présidents de la chambre, une cinquantaine d’élus fédéraux et des dizaines de membres des parlements régionaux bénéficiaient, eux aussi, de pensions publiques bien supérieures au maximum légal autorisé. Et qu’en fait, tous les élus pouvaient, depuis 2014, dépasser de 20 % (soit jusqu’à 1 500 euros) le plafond fixé.

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Source: Le Monde