Guerre en Ukraine : l'armée ukrainienne aurait franchi le Dniepr au sud de Kherson
L'Institute for the Study of War a pu géolocaliser des troupes ukrainiennes sur la rive est du fleuve, contrôlée par les Russes.
N'en tirons pas de conclusions hâtives. La grande «contre-offensive de printemps» ukrainienne n'a pas encore été lancée. Mais le très sérieux Institute for the Study of War (ISW) a pu géolocaliser certaines forces de Kiev sur la rive est du Dniepr, tenue par les Russes, aux alentours de Kherson (Sud). Elle s'appuie également sur les propos de comptes pro-russes, comme la chaine Telegram Rybar. Le 20 avril, Rybar affirmait que les forces ukrainiennes avait «maintenu des positions» sur la rive est pendant des semaines, établi des lignes d'approvisionnement stables vers ces positions et «effectué régulièrement des sorties dans la région».
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De son côté, le blogueur Yury Kotyenok assure que les Ukrainiens demeurent actifs sur l'île de Velyki Potemkine et près d'Oleshky, envoient constamment des reconnaissances par bateau et «font connaître leur présence» sur le rivage. Igor Guirkine, ancien ministre de la Défense de la république séparatiste de Donetsk, en délicatesse avec le Kremlin, affirmait également le 20 avril que l'Ukraine dispose d'une «petite tête de pont» sur une île du Dniepr. Pour rappel, le 11 novembre dernier, les premiers éléments ukrainiens entraient dans Kherson libérée, la plus grande ville peuplée conquise par la Russie. L'armée du Kremlin s'était repliée sur la rive est du Dniepr sous les coups de boutoirs de ses adversaires. Peu après, l'armée ukrainienne lançait une opération amphibie sur la péninsule de Kinburn.
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Si l'ISW confirme que des positions sont bien installées sur la rive est du Dniepr, il ne peut en définir «l'étendue et l'intention des Ukrainiens». La topographie de cette zone, très marécageuse et humide, complique l'envoi et le maintien de troupes sur la rive. En outre, l'établissement d'une tête de pont sur la rive est du Dniepr, âprement défendue par les Russes qui ont miné une large partie du littoral, nécessiterait l'envoi de nombreuses troupes, appuyées par des tirs nourris d'artillerie.
Opération de «deception»
Les Ukrainiens, comme les Russes, redoutent la «contre-offensive de printemps». Ces déclarations doivent être comprises dans ce contexte. Chaque adversaire menant des «opérations de deception», c'est-à-dire de désinformation pour entretenir un «brouillard de la guerre» autour de son intention. Ainsi l'été dernier, avant ses deux offensives victorieuses, l'Ukraine avait mené une large opération pour laisser croire à une offensive à Kherson dans le Sud, avant d'attaquer finalement à Kharkiv (Est) où des militaires russes avaient été déplacées pour renforcer le front sud.
Pour cette nouvelle offensive ukrainienne, plusieurs directions sont évoquées : le Donbass, à l'Est, les alentours de Zaporijjia, dans le Sud, ou Kherson, dans le Sud. Fin mars, les autorités d'occupation russes évoquaient une «forte hausse de l'intensité» des combats dans la région de Zaporijjia au centre du pays, et l'arrivée d'«au moins 75.000 soldats ukrainiens». Ce lundi 24 avril, un drone naval a également été lancé par les Ukrainiens vers la base navale de Sébastopol. Laissant planer toujours un peu plus le doute sur le lieu choisi pour la «contre-offensive de printemps».
Source: Le Figaro