Face à l’inflation, les grèves se poursuivent au Royaume-Uni dans les hôpitaux et dans le rail

July 20, 2023
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Des « junior doctors » tiennent des pancartes à l’extérieur de l’hôpital St Thomas à Londres, le 13 juillet 2023. HENRY NICHOLLS / AFP

Depuis des mois, le Royaume-Uni est touché par des grèves dans les secteurs aussi bien de la santé, des transports, de l’éducation, de la poste… Ce jeudi 20 juillet, le pays fait face à de nouvelles grèves, touchant aussi bien les hôpitaux, où des milliers de médecins spécialistes arrêtent de travailler pour la première fois en dix ans, que les gares, où des conducteurs de train débrayent à nouveau. Les salariés demandent des augmentations, face à une inflation qui baisse mais reste la plus élevée des pays du G7, à 7,9 % en juin.

Après les infirmières, les ambulanciers, les « junior doctors » qui sont l’équivalent des internes, c’est au tour des « consultants », les médecins les plus expérimentés, de cesser le travail dans les hôpitaux britanniques. Ils ont commencé jeudi à 7 heures (8 heures à Paris) une grève de quarante-huit heures. Les dentistes hospitaliers se sont joints au mouvement.

Le service de santé public (NHS) est à bout de souffle. Après des années de cure d’austérité et la pandémie du Covid-19, l’accès aux soins est de plus en plus compliqué. Selon une enquête de la BBC publiée mercredi, des enfants doivent attendre jusqu’à dix-huit mois pour des traitements dentaires nécessitant une anesthésie, y compris des extractions de dent. La grève de cinq jours, jusqu’à mardi 18 juillet, des « junior doctors » a entraîné le report de plus de 100 000 rendez-vous. Celle des spécialistes pourrait causer encore plus de perturbations, a prévenu le NHS.

« Il faut que les gens aient des salaires décents »

En huit mois de grèves, plus de 600 000 rendez-vous médicaux ont été affectés au total, selon Stephen Powis, médecin en chef du NHS. « Il devient de plus en plus difficile de remettre les services sur les rails après chaque grève », a-t-il déploré. Le gouvernement a proposé une augmentation de 6 % pour cette année aux médecins spécialistes. Mais selon le syndicat British Medical Association (BMA), cette proposition correspond à une baisse de salaire en termes réels.

« Ma porte est toujours ouverte pour discuter des questions non salariales, mais cette proposition est définitive et j’invite donc la BMA à mettre fin immédiatement à ses grèves », a dit dans un communiqué le ministre de la santé, Steve Barclay. Le 13 juillet, le premier ministre, Rishi Sunak a exhorté les syndicats de la fonction publique à cesser les grèves et à accepter l’ultime offre d’augmentation du gouvernement, de 5 % à 7 % selon les secteurs. Les enseignants ont ainsi annoncé la suspension de leur mouvement à la suite d’une offre de 6,5 %.

Des conducteurs de train du syndicat RMT, qui ont multiplié les grèves depuis un an, débrayent également, alors que démarrent les vacances scolaires. Les services ferroviaires ont prévenu que jeudi, puis le 22 et le 29 juillet il y aurait « peu ou pas de service à travers une large partie du réseau ». Le syndicat Aslef a lui entamé une grève le 17 juillet, qui devrait se terminer samedi.

« Ces grèves s’inscrivent dans une campagne qui a commencé il y a plus d’un an », a souligné Mick Lynch, le secrétaire général du RMT, sur Sky News. Elles perturbent les trains « du sud-ouest de l’Angleterre jusqu’à l’Ecosse », a-t-il dit. « Nous sommes vraiment en difficulté. Il faut que les gens aient des salaires décents », a-t-il ajouté.

Source: Le Monde