Tour de France 2023 : Tadej Pogacar, le jour d'après : "Tout le monde m'a remonté le moral dans le peloton"
Tadej Pogacar a sans doute pris la plus grosse gifle de sa carrière sur le Tour de France mercredi, dans le col de la Loze. Bien sûr, il y avait eu le trou noir du col du Granon l'an passé, lorsqu'il avait perdu un maillot jaune qu'il n'a jamais revu depuis. Ou, pas plus tard que mardi, la minute trente-huit concédée à Jonas Vingegaard dans le contre-la-montre entre Passy et Combloux.
Mais cette fois, c'était encore différent et plus dur à avaler. Parce qu'il a totalement explosé, que Vingegaard est loin d'être le seul à l'avoir devancé. Surtout, contrairement aux précédents évoqués, le combat est terminé. Le côté définitif de la débâcle, couplé à son ampleur, avait de quoi le laisser totalement sonné. Il l'a été.
Pogacar en difficulté dans le col de la Loze, Vingegaard creuse encore l'écart
"Je m'en suis remis, même si c'était difficile au début", a avoué le Slovène jeudi soir sous le soleil de Bourg-en-Bresse au lendemain de la catastrophe. Il dit avoir "bien dormi", comme si la fatigue avait pris le pas sur la désillusion et la gamberge qui l'accompagne au moment d'éteindre la lumière...
En arrivant dans l'aire de départ à Moûtiers jeudi matin, il avait encore la gueule de bois, mais le maillot blanc a reçu le soutien d'une bonne partie de ses confrères, ce qui l'a particulièrement touché : "Il y a eu beaucoup d’émotion ce matin au départ, tout le monde est venu me parler pour me réconforter, et je voudrais tous les remercier. Et c'était bien d'être dans le peloton pour une journée plus calme."
Si je regarde le tableau d'ensemble, on peut être fiers de nous
Ce n'était pas le premier témoignage d'affection dont a bénéficié "Pogi" ces vingt-quatre dernières heures. Il y a eu sa compagne, bien sûr, sa famille aussi. Logique. Mais le Slovène s'attendait moins à être "consolé" par le public au bord de la route, que ce soir mercredi ou jeudi. "Je n'arrive pas à croire tout le soutien que j'ai reçu, déjà hier (mercredi) pendant toute l'ascension (du col de la Loze). Tout le public le long de la route aussi aujourd'hui... Je suis reconnaissant d'avoir tous ces fans qui me soutiennent", a-t-il confié.
"I'm gone, I'm dead" : Quand Pogacar a prévenu son équipe qu'il était "mort"
Cette journée lui a sans doute fait du bien au moral et, si le temps du bilan et des questions viendra très vite, le leader de l'équipe UAE Emirates veut s'attacher à bien finir ce Tour. "Si je regarde le tableau d'ensemble, on peut être fiers de nous, dit-il à propos du collectif émirati. Je suis toujours 2e du classement général, Adam (Yates) est 3e et on a gagné deux étapes et peut être que nous allons réussir à en gagner une autre."
Sauver ce qui peut l'être et adoucir la déception. Un peu de baume sur ces joues toutes rouges après la double claque de la troisième semaine. "De toute façon il faut continuer de nous battre pour terminer Adam et moi sur le podium à Paris, dit-il. Et si je retrouve mes jambes, pourquoi ne pas tenter de gagner la dernière étape de montagne, samedi ?" Chez Tadej Pogacar, la tête va mieux. On l'a même vu sourire une ou deux fois dans le peloton pendant l'étape. Les jambes, c'est une autre question. Il le saura samedi dans les Vosges.
Source: Eurosport FR
