Le World Festival Ambert ne veut pas "s'interdire d'évoluer"
En quelques années seulement, le World Festival Ambert a su se réinterpréter pour mieux évoluer. Après avoir fait sa mue, une vitesse de croisière permet à son directeur, Benoît Pascal, de voir venir. Non sans réfléchir à demain.
C’est un Benoît Pascal serein que l’on retrouve, à l’ouverture du World Festival Ambert ?
Serein je ne sais pas (rires), je dirais plutôt à l’écoute, en veille permanente, avec beaucoup de choses à gérer. Le téléphone sonne beaucoup depuis le début de cette semaine, mais avec l’expérience acquise d’années en années on s’améliore, on sait absorber les petits imprévus, et il y en a car ça reste de l’événementiel, et trancher rapidement quand il le faut. L’important c’est que le jeudi soir à 16 h 30 on puisse ouvrir à l’heure, en sécurité.
Les bénévoles du World Festival Ambert mobilisés pour l'installation depuis plusieurs jours
Toutes ces têtes d’affiche, quand on y repense, qui sont passées par Ambert, ça paraît fou…
Ah oui, clairement ! S’il y a cinq ans quand on a mis en place la nouvelle version, on s’était dit qu’on aurait Martin Solveig comme cette année, on en aurait rêvé, mais on n’y aurait jamais cru. Pour en arriver là il y a eu beaucoup de travail, et c’est une belle satisfaction. Avoir ces têtes d’affiche là c’est un ensemble de choses pour y parvenir, mais si on prend justement l’exemple de Martin Solveig, on l’a eu car c’est la même production que Kungs qui est venu en 2022. Avec Kungs, ça a été très long, très compliqué pour négocier. Mais le spectacle s’est super bien passé, et la production nous a informés que Martin Solveig serait en tournée en 2023. Du coup, on avait un temps d’avance.
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Le fait aussi que ce soit 100 % associatif, bénévole, tout le monde y met un cœur fou, mais ça reste à taille humaine, et ça se ressent pour les artistes. Pour vous dire, Franz Ferdinand fait sa plus petite date de l’été, chez nous.
On se retrouve à guichets fermés pour les soirées du vendredi et du samedi, y a-t-il la possibilité d’augmenter la capacité du festival ?
On ne s’interdit rien mais ce qui fait le succès c’est ce côté humain justement, et le festival reste familial, c’est une étiquette à garder. La jauge est à 7.000 personnes, on a la possibilité d’agrandir, on ne ferme pas de portes pour peut-être être un jour voir plus haut, mais on va faire cette édition, et on verra. On y réfléchit en tout cas.
Skip the Use, Adé, Petit Biscuit et Zaoui complètent la programmation du World Festival Ambert
Ce festival allie sur une même soirée des groupes folkloriques du monde entier et des DJ, ça ne va pas à l’encontre des valeurs primaires du festival ?
Ça a été nécessaire, et je pense qu’il faut être fort dans ses traditions mais ne pas s’interdire d’évoluer. À moyen terme, le festival tel qu’il a été créé, se serait épuisé. Plein de gens viennent pour les têtes d’affiche, oui, mais ils découvriront entre deux grands spectacles, le Vénézuela la Côte-d’Ivoire, et plein d’autres cultures et pays grâce aux groupes folkloriques. C’est un voyage pour eux, une surprise aussi, et ça marche.
À Ambert, le site du World Festival poursuit sa mue avec la création de gradins
Le bracelet cashless, c’est une petite révolution approuvée ?
C’est clairement un gros confort, car on n’a plus d’argent à compter, on gagne du temps, et les festivaliers, en rechargeant ce bracelet électronique avant ou au moment du festival avec une carte bancaire, vivent une expérience simplifiée.
L’évolution se situe aussi cette année avec une boutique élargie, et des goodies ?
On essaie de développer tout ça d’année en année, on essaie de passer un cap, avec une marque de Clermont, avec des produits faits le plus possible en local. Ça permet aux festivaliers de prolonger un peu l’expérience.
Y a-t-il des regrets pour cette édition qui se profile ?
On espère juste que le jeudi soir va se remplir un peu plus pour atteindre la jauge maximale. Si on veut être très exigeants, ce peut être une petite attente (rires).
Propos recueillis par Alexandre Chazeau
Source: La Montagne
