Luca Brecel entre dans l'histoire du jeu : "Je voulais le faire pour la Belgique, pour l'Europe et pour le snooker"
Il fallait le voir haranguer la foule du Crucible Theatre ce lundi soir. Alors qu'il s'était mis à l'abri dans l'ultime frame de cette finale face à Mark Selby, Luca Brecel a enfin pu faire relâcher toute la chape de pression qui tenait sur ses épaules depuis quelques heures. Premier champion du monde belge de l'histoire, premier non-anglophone à soulever le Graal, la "Belgian Bullet" a écrit une page immense de l'histoire du jeu.
Porté aux louanges par les suiveurs et les spectateurs avisés du temple du snooker, qui ont retrouvé en lui la vista et les éclairs de génie d'un certain Ronnie O'Sullivan, le joueur du plat pays a laissé couler quelques larmes au moment de ranger les billes. Mais sa première pensée a d'abord été pour son adversaire. "C'est incroyable. C'était tellement dur. C'est le pire adversaire à avoir en finale. Il ne cesse de revenir, c'est un tel combattant", a lancé le héros du jour.
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Bousculé par le "Jester" ce lundi soir, Luca Brecel a dû s'accrocher. Encore plus face au monstre tactique et au guerrier ultime qu'est Mark Selby. "J'avais tellement de pression et il n'y avait qu'une seule façon de s'en débarrasser, c'était de gagner. Quand on était à 16-15, je n'avais pas du tout envie de gagner. Je ne sais pas comment j'ai fait. Quand j'ai remporté la 17e frame, j'ai vu l'horizon s'éclaircir, c'était une sensation formidable."
Plus qu'un simple concours de circonstances
Régulier depuis quelques mois, le joueur avait fait le pari d'arriver sans préparation au rendez-vous de l'année, comme il l'expliquait aux médias belges il y a quelques jours. "Je ne m'étais pas entraîné pour ce tournoi car je souhaitais arriver frais mentalement", a poursuivi le Limbourgeois. "Je n'avais pas la moindre attente. Pour être honnête, je m'attendais à perdre au premier tour (...) mais je suis devenu plus fort au fil des matches."
Auteur d'un parcours rocambolesque, de son premier tour joué sur un decider contre Ricky Walden à sa remontada exceptionnelle contre Si Jiahui en demi-finale, en passant par les victoires sur Mark Williams et surtout Ronnie O'Sullivan, le Belge a tout connu. Il est temps de savourer. "Le snooker est un sport tellement difficile. J'aurais pu perdre contre Ricky Walden 10-9… Si je l'avais fait, les gens auraient dit : 'oh, il a encore perdu au premier tour". Ce soir, je suis le vainqueur. C'est dingue comment le snooker se joue à peu de choses."
Luca Brecel reacts to winning the World Snooker Championship Crédit: Getty Images
La Belgique en ébullition
Quatrième non-britannique à remporter le Championnat du monde après le Canadien Cliff Thorburn, l'Irlandais Ken Doherty et l'Australien Neil Robertson, Luca Brecel est conscient de l'écho que va pouvoir trouver sa performance. "Oui, le snooker va exploser. Je n'aurais jamais imaginé ça. Les journaux vont être fous, beaucoup de gens m'ont déjà envoyé des messages", a confié le héros du Mondial sur le plateau d'Eurosport. "Maintenant que je l'ai (ndlr, le titre de champion du monde), je ne sais pas ce qui va se passer, mais ça va être tellement incroyable."
Oui, j'ai gagné, mais dans deux jours je vais à l'Open de Vienne...
C'est surtout la fierté qui habitait le nouveau champion du monde ce lundi. "Je n'ai jamais vraiment pensé à gagner des tournois spécifiques, pas même le Championnat du monde, j'aime jouer, c'est tout", a-t-il poursuivi. "Je suis tellement fier de moi… J'avais tellement de pression. Je voulais le faire pour la Belgique, pour l'Europe et pour le snooker."
Amoureux du jeu, Luca Brecel a déjà les yeux tournés vers les prochaines échéances. "Oui, j'ai gagné, mais dans deux jours je vais à l'Open de Vienne. C'est comme ça que je fonctionne. J'adore être autour de la table, peu importe l'endroit."
Avant de retrouver la pression des salles de snooker, le Limbourgeois va tout de même profiter et célébrer avec quelques pintes, sans se faire du mouron ou culpabiliser comme ce fut le cas lors de quinzaine. "Le Championnat du monde, c'est le rêve ultime, je vais mettre du temps avant de réaliser." "Le 'party boy' est devenu un 'history boy'", titrait le Daily Mail mardi matin .Brecel a bien mérité de rester sur son nuage pour un petit moment.
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Source: Eurosport FR