Avec la multiplication des arrêts maladies des policiers, très difficile de déposer plainte ce week-end à Marseille
En cause, des dizaines de policiers ont déposé des arrêts maladie depuis ce vendredi, en signe de protestation contre l'incarcération de l'un des leurs , mis en cause dans des violences sur Hedi, un homme de 22 ans, début juillet lors des émeutes à Marseille. "On est là que pour garder les locaux, mais sinon il n'y a personne. Il y a un mouvement en ce moment, de nombreuses fonctionnaires de police ne sont pas là", poursuit-on dans celui du 12ème.
"Il n'y a personne pour prendre les plaintes", déclare ce samedi après-midi la personne qui s'occupe de prendre les appels au commissariat du 12ème arrondissement de Marseille. Même rengaine dans les commissariats du 3ème, du 10ème, du 14ème et du 15ème arrondissement. En ce qui concerne les autres, les appels sont simplement restés sans réponse.
Résultat, il est quasi impossible de déposer plainte ce samedi, dans les commissariats de Marseille. "On ne prend que les plaintes urgentes", nuance tout de même le commissariat du 15ème. Une situation qui devrait se prolonger au moins jusqu'à la fin du week-end. "Le service est fermé ce week-end. Rappelez lundi ou essayez d'aller dans une gendarmerie", déclare-t-on dans le commissariat du 3ème arrondissement.
"C'est scandaleux"
Une réelle difficulté à porter plainte qui pose problème, notamment pour les victimes. "C'est scandaleux. On ne m'a pas du tout aidé", déplore Philippe* 32 ans, qui s'est fait voler sa voiture à Marseille ce vendredi soir. Ce jeune trentenaire s'est rendu ce samedi matin dans deux commissariats mais n'a pas pu déposer plainte. "Personne n'a pris la peine de prendre ne serait-ce que mon nom, mon prénom et mon numéro d'immatriculation."
Un sentiment de frustration également partagé par Christine*, 68 ans, qui n'a également pas pu porter plainte ce vendredi à Marseille alors que sa voiture a été vandalisée. "J'ai attendu 3 heures au commissariat situé dans le quartier de Noailles, pour rien. Après toute cette attente, un policier a fini par me dire qu'ils ne pourraient pas me recevoir car beaucoup de ses collègues étaient en arrêt maladie", raconte cette Marseillaise. Elle a alors déposé une pré-plainte en ligne et a tout de même été rappelée peu de temps après.
Mais au-delà des dépôts de plaintes très difficiles à effectuer ce week-end à Marseille, la question de la garantie de la sécurité dans les rues de la cité Phocéenne se pose. "Le policier m'a conseillé de dire à mes proches d'éviter de sortir pendant les soirées parce qu'en cas de problème, il y aura moins de policiers dans les rues", relate-t-elle.
Face à la situation actuelle dans les commissariats marseillais, le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux rencontre ce samedi, à Marseille, des représentants syndicaux et une délégation de la policiers des brigades anticriminalité (BAC).
*Les prénoms ont été modifiés
Source: La Provence