Mondiaux de natation : à un an des JO de Paris 2024, les Bleus replongent dans le grand bain au Japon
Léon Marchand lors des séries du 200 mètres brasse des championnats de France de natation, à Rennes, le 11 juin 2023. DAMIEN MEYER / AFP
Tokyo, été 2021. La natation française touche le fond de la piscine. Une seule médaille rapportée des JO par son colosse thaumaturge, Florent Manaudou, sur 50 m (trois breloques olympiques individuelles en autant d’éditions) qui, en se parant d’argent, évite le zéro pointé. Mais le champion olympique 2012 ne peut empêcher à lui seul le pire bilan de l’équipe de France depuis les Jeux de Sydney, en 2000.
Déjà engluée dans des polémiques et guerres internes lors du naufrage à Rio en 2016 – aux contre-performances sportives, avec seulement deux médailles dans les bassins cariocas, s’étaient ajoutés des règlements de comptes entre nageurs et coachs –, la natation française n’est plus que l’ombre d’elle-même. L’âge d’or (entre 2004 et 2013) est bel et bien terminé.
Depuis, les Bleus ont sorti la tête de l’eau : 8 podiums (3 chez les filles, 5 chez les garçons), dont deux sacres, aux Mondiaux de Budapest en juin 2022, puis 13 médailles, dont trois en or, aux championnats d’Europe, à Rome, quelques semaines plus tard. La délégation tricolore – 21 nageurs en individuel, 32 au total en comptant les relais – se présente aux championnats du monde de Fukuoka (du 23 au 30 juillet) avec l’ambition de confirmer l’élan amorcé et les promesses, à un an pile des Jeux de Paris. Même si la concurrence devrait logiquement être plus dense à l’approche de l’échéance suprême, malgré l’absence des nageurs russes et biélorusses pour la deuxième année consécutive.
Au Japon, « l’objectif, c’est de mettre le plus de monde en finale. Le vrai indicateur de performance, c’est le nombre de finalistes avant les Jeux, insiste Julien Issoulié, le directeur technique national (DTN). Quand on regarde l’histoire et les statistiques, les médaillés des mondiaux ne sont pas forcément les médaillés des Jeux, mais les médaillés des Jeux sont en général dans les finalistes des Mondiaux ».
Le dernier défi de Florent Manaudou
Emmené par leur nouvelle locomotive Léon Marchand, sacré à Budapest double champion du monde sur 400 m 4 nages et 200 m 4 nages, et vice-champion du monde du 200 m papillon, le clan français est conscient que la route la plus sûre vers Paris 2024 passe par une escale japonaise réussie.
A 32 ans, Florent Manaudou s’est lancé dans le dernier défi – à domicile – de sa carrière de nageur. Rentré bredouille de Budapest et en proie au doute tout au long de 2022, le capitaine des Bleus s’est rassuré en réussissant lors des championnats de France à Rennes, mi-juin, la meilleure performance de l’année sur 50 m (21 sec 56), avant que l’Australien Cameron McEvoy (21 sec 27) et l’Américain Ryan Held (21 sec 50) ne fassent mieux lors de leurs sélections respectives.
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Source: Le Monde