Violences du 1er Mai : Darmanin fustige le " silence " de Mélenchon, qui lui renvoie la responsabilité " à 100 % "

May 02, 2023
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Peut-on prévenir les violences dans les manifestations ? Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, ainsi que les députés Jérôme Guedj (PS) et Alexis Corbière (LFI) en doutent. Au lendemain d’une mobilisation encore forte du 1er-Mai contre le recul de l’âge de la retraite à 64 ans, la gauche et le gouvernement se renvoient la culpabilité des heurts parfois violents dans plusieurs villes de France, principalement Paris, Nantes et Lyon.

Invité ce mardi sur RMC, Gérald Darmanin a lui dénoncé le « silence » de l’opposition de gauche face aux agressions contre la police. Ces violences « n’ont rien à voir avec la retraite, d’ailleurs une partie des policiers est contre la réforme. Cela n’a rien à voir, alors pourquoi toute la classe politique ne condamne pas ces violences ? » Le ministre de l’Intérieur a particulièrement ciblé Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise. Son « silence » le « rend complice », dit-il.

Jean-Luc Mélenchon lui a immédiatement répondu dans un tweet : « Le maintien de l’ordre hier a tourné une fois de plus à une absurde violence générale. Darmanin en est 100 % responsable. C’est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres. »

Le « maintien de l'ordre » hier a tourné une fois de plus à une absurde violence générale. #Darmanin en est 100% responsable. C'est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres. Les policiers devraient se méfier d'un chef aussi lamentable. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 2, 2023

« Je n’ai pas entendu M. Mélenchon condamner ces violences, a également critiqué sur LCI le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Au contraire, on sent bien une forme de complicité et c’est ça qui est extrêmement grave ». Selon lui, la France insoumise « ne veut pas abattre la réforme des retraites, mais la Ve République ».

Au sein du RN, le vice-président du parti, Sébastien Chenu, s’en est également pris sur France Inter au leader de LFI : « Je ne crois pas au moment où je vous parle avoir entendu l’extrême gauche, M. Mélenchon ou ses amis, condamner ces violences. C’est grave pour notre pays ».

« On ne peut pas les débrancher ? »

D’autres responsables LFI ont en revanche condamné les violences contre les forces de l’ordre et contre les manifestants. « C’est moralement détestable des gens qui vont dans des manifestations avec un cocktail Molotov », a estimé sur RMC le député Alexis Corbière. « Moi, je suis pour des manifs populaires où on y va tous ensemble avec des vieux, avec des gamins ».

Mais l’élu s’interroge sur l’efficacité de la prévention, sachant que le renseignement territorial annonce à l’avance le nombre et l’armement prévus des black blocks. « Ils annoncent le nombre de personnes qui ira et qu’il y aura des systèmes pyrotechniques, explique-t-il. Donc j’imagine que ces milieux ultra-je-ne-sais-pas-quoi-violents sont infiltrés par la police. On ne peut pas les débrancher ? », a-t-il interrogé.

« En amont, si quelqu’un prépare une arme et s’il est suivi par la police à tel point que le renseignement territorial peut savoir ce qu’il prépare, peut-être que ce ne serait pas inintéressant qu’il y ait un suivi particulier, parce qu’un cocktail Molotov, c’est une arme », a complété le député de Seine-Saint-Denis.

Sur Public Sénat, le député Jérôme Guedj (PS) a lui aussi questionné le dispositif. « Ça faisait plusieurs jours qu’on nous disait : il va y avoir 1 000 ou 2 000 blacks blocs présents dans ces manifestations et ils ont bien été là », a déclaré Jérôme Guedj sur Public Sénat. Le député de l’Essonne pose « la question de l’efficacité, de la prévention, de la détection, du repérage en amont et de la manière de contenir ces Black blocs, pour éviter qu’à ce point, ils puissent être néfastes au mouvement social ».

« Crétins décérébrés »

Invité sur franceinfo ce mardi matin, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a expliqué pourquoi il était impossible pour la police d’empêcher « les ultras de rentrer dans une manif » : « Il faut qu’il y ait une infraction », rappelle-t-il.

Le député de l’Essonne déplore aussi que « le gouvernement joue et surjoue cette mise en cause permanente, en disant : vous n’avez pas condamné, c’est donc que vous êtes complaisants ». « Ça suffit (…). Là quand même, c’est avec des gros sabots », s’est-il agacé. Qualifiant les casseurs de « crétins décérébrés », il a regretté qu’on les évoque « d’emblée au lieu de parler de l’ampleur de la mobilisation ».

Source: Le Parisien