Ces millions d’euros générés par les festivals bretons
« En 2016, lors de l’enquête de l’institut Gece , le budget d’Art Rock était de 2,60 M€. Il est de 3,40 M€ en 2023 et on a accentué notre démarche de favoriser l’économie locale. Nous avons 263 fournisseurs et prestataires dont 50 % de locaux et 70 % des 215 salariés impliqués sur le festival vivent sur le territoire », indique Carol Meyer, sa directrice. Il y a sept ans, 62 % des frais d’organisation nourrissaient les Côtes-d’Armor, et 45 % du panier moyen du festivalier (85 000 en 2023) était dépensé dans les commerces briochins.
À l’Interceltique de Lorient, les 900 000 festivaliers vivent dix jours et nuits de in et off : pas un bar, pas un restaurant, pas un lieu d’hébergement ne ferme début août. « Une étude d’Audélor, publiée en 2018, considérait qu’un euro investi dans le festival se traduisait par 4 euros de retombées dans l’agglo, c’était mieux que le FC Lorient ! À l’époque, le Fil disposait de 6 M€ de budget, nous en sommes à 7,40 M€. Cela permet d’engager 860 salariés, de payer les cachets de 4 500 artistes, dont une part importante vit en Bretagne. Le Fil, c’est un marqueur économique à 100 km à la ronde », commente son directeur Jean-Philippe Mauras.
Un euro investi converti en 7 à 8 € dans l’économie
À Douarnenez, l’impact du festival de cinéma est plus modeste, mais son directeur, Christian Ryo, insiste sur le fait « qu’un euro apporté par la puissance publique (200 000 € de subventions sur 500 000 € de budget) est converti en 7 à 8 euros dans l’économie locale ». « Nos 1200 repas cuisinés par jour le sont principalement à partir de produits locaux. Notre équipe de salariés passe de 4 à 30 (6 à 7 ETP), nos prestataires pour le matériel sont a minima finistériens, et nous alimentons une économie culturelle : des projets naissent ici, d’autant qu’il y a un fort pôle audiovisuel à Douarnenez », illustre-t-il.
Du côté de Paimpol, le festival du Chant de Marin s’appuie sur un budget de 3 M€. « Environ 50 000 € vont à la centaine d’associations qui mettent 2 000 bénévoles à disposition de l’événement, que 180 000 visiteurs ont fréquenté sur cinq jours, il y a quatre ans », rapporte son président Pierre Morvan. Selon une étude de Côtes-d’Armor Destination, « cela a généré 83 000 nuitées touristiques à Paimpol et Bréhat (22), chaque festivalier a dépensé en moyenne 54 € dans le périmètre du festival (hors billets) et 46 € en dehors dans les transports, la restauration, l’hébergement, les loisirs ».
100 000 € de dons à 70 associations
L’équipe du Bout du Monde distribue 100 000 € de dons à 70 associations, dont 91 % dans le pays de Brest, en échange des collaborations de leurs 1 700 bénévoles, selon une étude de l’ADEUPa, en 2019. Chacun des 60 000 festivaliers dépensait, en moyenne, 138 € durant le festival dont 100 € sur le site et 38 € en dehors. « 1 € de budget, c’est 1,68 € injecté dans le tissu économique local », livre Jacques Guérin, le directeur de Quai Ouest Musiques. Le budget du festival, autofinancé à 97 %, s’élève à 2,30 M€. 300 entreprises bretonnes sont sollicitées.
Source: Le Télégramme