Le saviez-vous ? Ce pays est le seul d'Afrique à posséder un TGV
Lancé en 2018, le tout premier train à grande vitesse africain relie Tanger à Casablanca en 2h10, avec à terme un vaste projet d'extension des lignes jusqu'à Marrakech, Agadir et dans le nord du Maroc.
Avez-vous entendu parler de Al Boraq ? C'est le nom du cheval ailé qui selon la tradition, aurait emmené le prophète de La Mecque à Jérusalem en une nuit. Et c'est celui de la ligne à grande vitesse (LGV) marocaine, la toute première d'Afrique ! D'une célérité tout aussi remarquable que la monture mythologique, et 100% vert (l'électricité est fournie par les éoliennes) Al Boraq relie Tanger à Casablanca en seulement 2h10 (contre 4h45 auparavant) avec une vitesse de pointe de 320 km/h sur les 200 kilomètres de voies à grande vitesse. Au passage, il dessert les gares de Kénitra et Rabat-Agdal, maillant ainsi quatre grandes métropoles économiques du royaume, dans des conditions de confort inusitées jusqu'à présent sur les lignes : service « escale » pour tous et salons lounge pour les passagers de 1re classe en gare, éclairage tamisé, sièges avec appuie-tête et repose-pieds, prises électriques et voiture bar-restauration à bord des trains. Des innovations à un tarif ultra-compétitif (de 9,8 € en 2e classe en tarif promo à 32,7 € en 1re en heures de pointe sur le trajet Tanger/Casablanca) qui ont conquis un large public. Avec 4,2 millions de voyageurs en 2022 (et des taux de satisfaction de 88% et de ponctualité de 96,3%), Al Boraq a largement atteint sa vitesse de croisière, l'objectif étant d'atteindre 5 millions de voyageurs à fin 2023.
Al Boraq désigne à la fois le train, la marque déposée et la ligne commerciale sur laquelle le train circule. Adobe Stock
Inaugurée il y a cinq ans à l'issue de travaux colossaux (30 millions de journées/hommes de travail) réalisés avec le concours de l'État français qui a financé 51% de l'investissement (2,1 milliards d'euros), la LGV marocaine a reçu l'appui de sociétés françaises en termes de savoir-faire et de transfert de technologie, dont la SNCF associée à 40% avec l'Office national des Chemins de Fer marocains (ONCF) pour les opérations de maintenance. Dans le cadre du Plan Rail Maroc 2040, l'objectif est à terme de constituer un réseau d'environ 1500 kilomètres de lignes à grande vitesse, sur un « axe Atlantique » Tanger-Casablanca- Agadir et « Maghrébin » Casablanca-Rabat-Fès-Oujda, mais aussi d'étendre les lignes conventionnelles pour faciliter la mobilité. Actuellement, faute de lignes, de nombreuses liaisons sont assurées (dans des conditions confortables) par des bus Supratours, une filiale de l'ONCF, comme les trajets Marrakech-Essaouira ou Marrakech-Agadir par exemple. Des études ont déjà été lancées pour la prolongation d'Al Boraq vers Marrakech à l'horizon 2030.
Source: Le Figaro