" JDD " : Geoffroy Lejeune prendra ses fonctions à la tête de la rédaction à partir du 1ᵉʳ août, annonce le groupe Lagardère
La décision est tombée par voie de communiqué lundi 24 juillet au soir, après une cinquième semaine de grève au sein de la rédaction du Journal du dimanche (JDD). Evoquant une « rupture des négociations » avec la société des journalistes (SDJ), la direction du groupe Lagardère, propriétaire du journal, a annoncé la fin des négociations et l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction dès le 1er août.
Cette annonce survient alors que la rédaction du JDD a massivement reconduit jusqu’à mardi matin sa grève contre l’arrivée à sa tête du journaliste, ancien directeur de la rédaction du magazine Valeurs actuelles, marqué à l’extrême droite.
La direction de Lagardère News regrette dans un communiqué « la position de la SDJ, qui ne semble pas avoir pris en compte les ouvertures proposées » et a « conduit à une rupture des négociations, qui est préjudiciable tant aux journalistes qu’aux lecteurs du Journal du Dimanche ».
« Ce fantasme de l’extrême droite est infondé »
« Je déplore cette issue (…). Personne ne peut contester le droit à l’actionnaire de nommer le directeur de la rédaction. C’est la loi. (…) Je le redis, nous ne ferons pas du JDD un tract idéologique ni un journal militant. Ce fantasme de l’extrême droite est infondé et méprisant. Le JDD restera une publication d’information généraliste, grand public et ouverte à tous les courants de pensée », a écrit Arnaud Lagardère, cité par le communiqué.
De son côté, la rédaction de l’hebdomadaire avait souligné sa « mobilisation sans faille » face à une « rupture totale avec l’identité d’un journal vieux de 75 ans », samedi en début d’après-midi, au moment de la reconduction de la grève jusqu’à mardi. La rédaction réitérait ses demandes, restant opposée à l’arrivée de Geoffroy Lejeune et réclamant des garanties d’indépendance juridique et éditoriale.
Beaucoup d’observateurs voient dans la nomination de M. Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d’Europe 1, après une offre publique d’achat réussie. La situation de l’hebdomadaire rappelle ainsi les grèves d’Europe 1 en 2021 et d’i-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi) en 2016, conclues à chaque fois par des départs massifs.
Source: Le Monde
