Budget 2024 : Bruno Le Maire veut économiser plus de 1 milliard d’euros d’excédent de trésorerie chez les opérateurs de l’Etat
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à l’Assemblée nationale, le 4 juillet 2023. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé, mardi 25 juillet, vouloir économiser « dès le budget 2024 » la moitié des 2,5 milliards d’euros d’excédent de trésorerie recensé chez les opérateurs de l’Etat, comme le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Pôle emploi ou Météo-France.
A l’issue d’une revue des dépenses publiques menée par l’administration auprès d’une vingtaine de ces structures exerçant des missions de service public pour l’Etat, le gouvernement a constaté une « trésorerie très abondante », a affirmé le locataire de Bercy sur Franceinfo. « Le principe du budget 2024, c’est d’accélérer le désendettement du pays », a martelé le ministre, alors que la France a échappé de peu à une dégradation de sa notation financière par l’agence Standard & Poor’s début juin. Au premier trimestre 2023, la dette publique de la France a dépassé les 3 000 milliards d’euros.
« Les opérateurs ont beaucoup de chance », puisqu’ils ont bénéficié à la fois de « taxes affectées » qui garantissent la sécurité de leurs recettes, et « du soutien du plan de relance », a soutenu Bruno Le Maire. « Rien ne justifie qu’ils aient des trésoreries aussi abondantes », d’où la ponction de plus de 1 milliard d’euros prévue dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, qui sera présenté fin septembre.
56,6 milliards d’euros de trésorerie fin 2022
D’après un premier bilan de la revue des dépenses publiques initiée par Bercy, diffusé lundi à la presse, « les opérateurs totalisent 56,6 milliards d’euros de trésorerie fin 2022, contre 33,8 milliards d’euros fin 2019 ».
Selon un rapport des députés Robin Reda (Renaissance) et Véronique Louwagie (Les Républicains), publié en juin, la France compte en 2023 pas moins de 438 opérateurs de l’Etat qui emploient plus de 400 000 personnes. Les deux élus préconisaient déjà de réduire d’un tiers la subvention allouée aux plus petits opérateurs (moins de 250 salariés).
Sur Franceinfo, Bruno Le Maire a par ailleurs déclaré que le gouvernement ne créerait pas de nouvelle aide financière à destination des ménages les plus modestes, au lendemain de la promesse du président Emmanuel Macron de « continuer à les accompagner de manière adaptée ». « Il ne s’agit pas de mettre en place d’autres aides, (…) il y a des chèques énergie pour les ménages les plus modestes », a rappelé le ministre.
Source: Le Monde