JO de Paris 2024 : " Inquiet, mais pas effrayé ", ce capitaine sur le devant de la Seine

July 25, 2023
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« Je serai aux premières loges » de la cérémonie d’ouverture des JO, se réjouit Josian Blay, capitaine pour les compagnies Vedettes de la Seine et Compagnie des Bateaux à Roues. Et cela vaut bien de rater quelques jours de repos. Pour la première cérémonie d’ouverture de l’histoire des Jeux qui n’aura pas lieu dans un stade, mais sur la Seine, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) collabore avec 42 compagnies fluviales. Quand leur participation à la scénographie a été annoncée, cela n’a pas été une grande surprise.

« En réalité, on s’en doutait depuis un an déjà, assure le capitaine. Il y avait pas mal de bruits de couloirs. » Quatre bateaux vedettes des compagnies pour lesquelles il travaille seront de la partie. Le River Palace, le Tennessee, le Fracas, Paris en Seine, tous mesurent entre 50 et 60 mètres de long et disposent d’une grande terrasse.

De quoi « donner à voir les athlètes » qui seront transportés du pont d’Austerlitz au pont d’Iéna. S’il assure avoir accepté de participer dans la cadre du travail et pour l’expérience avant tout, Josian Blay ne serait pas mécontent de rencontrer quelques stars. Grand fan de football, il accepterait volontiers « une petite discussion de 5 ou 10 minutes avec Messi, Neymar ou Mbappé », déclare-t-il en fixant le bracelet « Fiers d’être Bleus » à son poignet.

Loin de l’eau, « c’est dépression sur dépression »

« Dans notre jargon, il y a les mariniers et les terriens », raconte Josian Blay qui ne se considère certainement pas comme un terrien. Fils de mariniers, le capitaine a le pied marin depuis toujours. Il vit les six premières années de sa vie sur un bateau, avant de quitter le domicile familial pour intégrer un internat de mariniers. Dès la majorité, les choses s’enchaînent rapidement. Lors de son service militaire, il est affecté dans la marine et embarque pour une mission de deux ans autour du monde. Depuis, il n’est redescendu travailler à terre que deux ans, en plus de trente ans de carrière.

« Ce mode de travail me permet de prendre l’air et de m’évader régulièrement », poursuit-il. Horrifié à l’idée de travailler confiné dans un bureau ou d’être quotidiennement compressé dans les transports en commun, le capitaine a besoin d’indépendance. Et s’il n’en a pas assez, il n’hésite pas à prendre des libertés. Faire l’entretien du bateau torse nu ? « Ce n’est pas un problème tant qu’on ne m’a pas expressément dit que c’est interdit ». Si impressionnante qu’elle soit, l’organisation des JO ne risque pas de le brider. « J’aime bien poser des questions con juste pour voir la réponse, je suis comme ça », s’amuse-t-il. Et des questions à poser au Cojo, il en a des tas.

« Inquiet, mais pas effrayé »

Rempli de doutes, le capitaine imagine tous les scénarios catastrophe. « J’ai pas mal d’interrogations au niveau des embarcadères : il n’y en aura pas assez. Donc est-ce qu’on va attendre ou est-ce que cela va être l’usine ? », « Paris ce n’est pas si grand que ça, comment on va organiser une croisière avec autant de bateaux ? », « Un bateau ne s’arrête pas comme une voiture. Certains ont besoin de 20 mètres pour s’arrêter, d’autres de 60 mètres. Comment on va faire à l’arrivée ? »… Et surtout, « S’il pleut ? Ou s’il y a une crue et qu’on ne peut pas naviguer ? Cela pourrait ruiner un évènement mondial. »

« Je suis dans le flou le plus total » concernant le déroulé des événements, admet-il. Mais pas de quoi noircir le tableau. « Inquiet, mais pas effrayé », Josian Blay attend avec impatience les réunions à venir avec le Cojo, qui devraient dissiper ses doutes, puis sourtout les premiers essais réalisés sur la Seine, cet été. Une répétition qui ne sera pas vraiment à taille réelle, puisque seuls quarante bateaux devraient participer. Pas sûr que cela suffise à calmer les inquiétudes de notre capitaine.

Source: 20 Minutes