Guerre en Ukraine : envolée des cours du blé après l'attaque russe sur le Danube

July 25, 2023
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Odessa, le 24 juillet. ( AFP / OLEKSANDR GIMANOV )

Lors de la dernière campagne précédant la guerre, Ukraine et Russie assuraient, à eux deux, un quart des exportations mondiales de blé.

Ils atteignent des sommets. Lundi 24 juillet, les cours du blé se sont envolés après le bombardement par la Russie d'infrastructures portuaires ukrainiennes, qui font craindre le blocage de stocks céréaliers dans cette région essentielle à l'approvisionnement du marché mondial.

Le prix du blé d'hiver américain de variété SRW (Soft Red Winter Wheat), pour livraison en septembre, a pris 8,60%, à 7,5750 dollars le boisseau (27 kg environ), au plus haut depuis cinq mois. Sur le marché européen, le blé tendre de même échéance, a lui gagné 7,07%, à 264,75 euros la tonne, un sommet plus fréquenté depuis près de quatre mois. "Tout est lié à la guerre", a résumé Jon Scheve, de Superior Feed Ingredients. "Les opérateurs fuient le risque jusqu'à ce qu'ils aient davantage de visibilité."

Durant la nuit de dimanche à lundi, des frappes russes ont touché la cité portuaire de Reni, frontalière avec la Roumanie et la Moldavie, à l'extrême sud-est de l'Ukraine. L'importance du Danube comme voie de transport des produits agricoles ukrainiens vers l'étranger a été renforcée par l'invasion russe, en février 2022. Et la voie fluviale est même devenue cruciale avec la fin de l'accord international d'exportation via la mer Noire, la semaine dernière, suivie d'attaques aériennes qui ont frappé les infrastructures portuaires de la région d'Odessa.

Vers des perturbations supplémentaires sur le marché mondial ?

La Russie a indiqué qu'elle considèrerait désormais comme des cibles militaires potentielles tous les navires se dirigeant vers les ports céréaliers ukrainiens de la mer Noire. En réponse, l'Ukraine a averti qu'elle estimait que tous les bateaux se dirigeant vers les ports contrôlés par Moscou pouvaient être chargés de matériel militaire, "avec tous les risques associés". "Si les Ukrainiens répliquent" aux bombardements sur leurs infrastructures de transport, "les Russes vont devoir emprunter d'autres routes (que la mer Noire) pour exporter", prévient Jon Scheve, au risque de créer des perturbations supplémentaires sur le marché mondial.

Lors de la dernière campagne précédant la guerre, Ukraine et Russie assuraient, à eux deux, un quart des exportations mondiales de blé. La Russie s'étant substituée à l'Ukraine pour une partie importante de ces volumes, les deux pays en guerre ont même vu leur part grimper à 28% après le début du conflit, lors de la campagne 2022/23 (d'une récolte à la suivante). Déjà en chute de près de 11%, les exportations ukrainiennes devraient connaître un nouveau repli de 37% lors de la campagne en cours, 2023/24, selon les estimations du ministère américain de l'Agriculture (USDA).

Source: Boursorama