" Les Gardiens de la galaxie. Volume 3 " : une ultime mission périlleuse

May 02, 2023
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« Les Gardiens de la galaxie. Volume 3 », de James Gunn, avec, au premier plan, de gauche à droite, Pom Klementieff, Chris Pratt et Karen Gillan. PROD DB/MARVEL STUDIOS/WALT DISNEY STUDIOS MOTION PICTURES/MARVEL ENTERTAINMENT/TROLL COURT ENTERTAINMENT

L’AVIS DU « MONDE » − À VOIR

« Est-ce que c’était cool ? », demande Peter Quill (Chris Pratt), à la fin de ce troisième et dernier volet des Gardiens de la galaxie, la plus sympathique franchise de l’écurie Marvel. Réponse : il faut bien avouer que oui, ça l’était. Et tant mieux pour Marvel, qui se remet à peine du désastre au box-office de Ant-Man et la guêpe. Quantumania, sommet de laideur et d’ennui sorti en février. Pour enfoncer le clou, un nouveau rapport publié dans la presse américaine révélait que, pressurées par la productivité « ogresque » du studio, les sociétés de VFX (effets visuels) travaillent dans une urgence qui explique la qualité de plus en plus aléatoire des effets visuels, pour le plus grand mécontentement des fans, qui ont fini par ne plus voir que ça, et le dire.

Au vu des derniers nanars marveliens, gageons que cette précipitation affecte toutes les strates : scénario (de plus en plus abscons, voire idiot), tournage, montage et même jeu des acteurs – l’image de Bill Murray, égaré dans le dernier Ant-Man, nous hante encore. Il fallait sans doute l’énergie et le talent d’un brillant geek comme James Gunn pour redorer le blason d’une marque en pleine tourmente. La découverte – pilotée par la droite alternative américaine – de blagues pédophiles qu’il aurait publiées en 2009 sur Twitter avait écarté le wonder boy de la réalisation du deuxième volet, avant qu’il se voie réembauché sur ce film qu’il écrit et réalise. Depuis, il est devenu le PDG du studio concurrent, DC Comics, pour lequel il réalisera le prochain Superman.

Mais revenons au scénario de ce volet 3. Une bande de sympathiques marginaux est rattrapée par le passé de l’un d’entre eux, Rocket Racoon. Afin de sauver leur ami raton laveur (doublé par Bradley Cooper), les Gardiens se réunissent pour une dernière mission périlleuse au bout de laquelle la solidarité, l’amour et l’amitié triompheront. C’est, il faut le dire, toujours aussi bêtement infantile, effroyablement puritain (mondialisation oblige), les arcs narratifs s’empilant sans réussir à cacher le vide du scénario.

Un supplément d’âme

James Gunn semble le savoir : pour lui, l’intérêt est ailleurs, dans l’obstination qu’il met à ajouter un supplément d’âme à un cahier des charges qu’on imagine très contraignant, luttant pour ne pas être un tâcheron englouti par la pyrotechnie des effets visuels, mais un vrai réalisateur obsédé par l’idée de signer son ouvrage.

La formule James Gunn ? Une dose de savoir-faire, d’amour pour le cinéma fantastique américain, des kilos de vannes qui marchent, des tartines de cool (on frôle parfois l’overdose) et une très belle bande originale – centrale dans les trois films – qui court d’Alice Cooper à Bruce Springsteen en passant par Radiohead (la séquence d’ouverture se déploie sur Creep). Star Trek, Joe Dante, Stanley Kubrick, John Carpenter… Le réalisateur remonte l’histoire de la science-fiction hollywoodienne dans l’idée, assez généreuse, d’inscrire son film dans tout un héritage culturel qui donnera sans doute aux plus jeunes l’envie d’aller le découvrir.

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Source: Le Monde