Nouvelle-Calédonie : Macron annonce une réforme constitutionnelle, le " consensus " reste à trouver
Le président Emmanuel Macron assiste à une cérémonie coutumière en son honneur à Touho, au nord de la Nouvelle-Calédonie, le 25 juillet 2023. RAPHAEL LAFARGUE / AFP
La première journée de visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, mardi 25 juillet, l’aura confirmé : tout avance, ici, sur un fil tendu toujours menacé de rompre. Venu pour accélérer un consensus politique sur le statut définitif du Caillou dans le cadre de son autodétermination programmée, le chef de l’Etat a promis qu’il offrirait un cadre juridique à un éventuel accord entre loyalistes et indépendantistes. « Il faudra de toute façon un changement de la Constitution et ce changement se tiendra », a-t-il déclaré lors d’un entretien sur Nouvelle-Calédonie la 1ère, RRB et Caledonia. La réforme constitutionnelle, qu’il avait envisagée très large, ne portera finalement que sur la Nouvelle-Calédonie, « et je l’assume comme telle », a-t-il indiqué. « Après avoir parlé avec la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat, je sais aussi qu’ils partagent cette volonté », a précisé M. Macron.
Mais le consensus nécessaire, encore et toujours, semble se dérober. Après la prise d’armes du matin place Bir-Hakeim à Nouméa, le « bain de foule », certes bon enfant, fut un bain de loyalistes, tandis que les indépendantistes du Front de libération kanak et socialiste (FLNKS) et leur bras armé syndical, l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE), avaient organisé des petites manifestations en ville. Toute la journée a plané la menace que la principale formation du FLNKS, l’Union calédonienne, ne viendrait pas à l’invitation du président de la République mercredi matin, pour une réunion politique rassemblant tous les partis calédoniens.
En attendant ce rendez-vous, Emmanuel Macron est revenu « avec beaucoup d’affection et de détermination » au Sénat coutumier, mardi, où se tient la coutume kanak de l’accueil dans le « pays ». Chants, offrandes sur la natte posée au sol, poignées de mains chaleureuses… Le protocole veut qu’un petit chef – un jeune du clan – parle avant le grand chef coutumier. C’est donc Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur et des outre-mer chargé du dossier calédonien, qui a joué les porte-parole du président pour ouvrir la cérémonie.
Face aux crispations de la scène politique calédonienne devant l’avenir, la feuille de route que se donne Emmanuel Macron se veut rassurante : « garder la paix » acquise depuis la fin de la guerre civile et les accords de Matignon en 1988, « consolider le respect » des Kanak, et, surtout « travailler davantage sur la confiance ». L’Etat, la parole publique, sont mis en doute sur ce territoire, analyse l’exécutif. « Ma volonté profonde, le devoir commun maintenant, est de bâtir l’avenir », a encouragé le chef de l’Etat.
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Source: Le Monde