Retour critique sur la pensée de l'activiste écologiste et théoricien Andreas Malm

July 26, 2023
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Entre académisme et militantisme

Selon Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS et à l’EHESP, ce livre est à la fois un livre de réflexion mais aussi d’engagement qui conceptualise ce que l’on doit faire face à l’urgence climatique : « L’auteur nous donne des indications afin de réagir à deux phénomènes : le réchauffement climatique et le capitalisme mondialisé. ». Sylvie Ollitrault nous explique que derrière le titre Comment saboter un pipeline, il y un questionnement plus large sur les effets de la surexploitation de la planète et sur sa contribution au réchauffement climatique : « C’est un petit ouvrage, peut-être léger du point théorique, mais qui nourrit les défis contemporains d’une réflexion fine sur les questions de mobilisation écologiste. »

Une promotion de la violence politique ?

Selon Sylvie Ollitrault, l’ouvrage ne promeut pas la violence politique : « Lorsqu’il parle de sabotage, qui peut, certes, être vu comme une forme de violence, il explique malgré tout que la violence est un recours de dernière nécessité. Dans le film Sabotage, on voit que les militants se posent des questions d’ordre moral. Un certain nombre d’entre eux acceptent d’être poursuivis et arrêtés. ». Elle ajoute : « Le terrorisme entraine de toutes autres modalités d’actions. Pour ce type de mobilisation, on parle plutôt de désobéissance civile. Les mouvements radicaux américains appellent au désarmement, c’est à dire que face à un état de nécessité, la seule manière de réagir est de saboter. »

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Sa pensée au sein du combat écologiste

Pour Sylvie Ollitrault « les primo-arrivants qui rentrent dans les mouvements écologistes semblent avoir comme repère une partie de cette pensée. ». Selon elle, on peut penser qu’Andreas Malm a un écho dans les nouvelles formes d’actions : « Peut-être même dans les mouvements du type Soulèvements de la Terre. En revanche, on comprend dans son ouvrage qu’il voulait se distinguer d’Extinction Rebellion. »

Source: France Culture