Noël Mamère accuse le gouvernement de mener une " guerre totale contre les écologistes "
JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
POLITIQUE - Le cri de Mamère. L’ancien maire de Bègle, en Gironde, et ex-candidat à la présidentielle (en 2002), Noël Mamère, s’indigne du mouvement de « criminalisation » des activistes pour le climat dans une tribune publiée ce lundi 24 avril dans les colonnes du Monde. Une « honte politique », selon ses mots.
Le « gouvernement a décidé d’une guerre totale contre les écologistes et toutes celles et ceux qui se revendiquent comme tels », écrit-il ainsi en s’appuyant sur les violences qui ont émaillé un rassemblement anti-bassine à Sainte-Soline fin mars, dans les Deux-Sèvres, et sur les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
« C’est à Sainte-Soline que l’on a vu réapparaître – après Sivens (Tarn) et Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) – des armes classées matériel de guerre à ’létalité réduite’, telles que les grenades de désencerclement et les LBD », constate Noël Mamère, 74 ans, dans son texte très critique à l’égard du gouvernement et de sa « stratégie de la tension. » « Hier, elles ont tué Rémi Fraisse ; aujourd’hui, un jeune homme se trouve entre la vie et la mort », ajoute-t-il.
« Les ingrédients de l’affrontement sont réunis »
Dans ce contexte, l’ancien maire et député, fustige également les « amalgames langagiers » de Gérald Darmanin, « empruntés au vocabulaire de l’extrême droite » et qui font des militants de la cause climatique des « écoterroristes », des complices de l’« ultragauche », des « casseurs » et « finalement, des ’ennemis de la République.’ »
« Au point que ledit ministre demande la dissolution des Soulèvements de la Terre, réseau de luttes locales contre des projets inutiles et ’écocidaires’, désormais considéré comme un dangereux groupuscule prêt à renverser la République. Honte politique », poursuit Noël Mamère pour qui ces événements récents confirment « la volonté politique de stigmatiser et de criminaliser des milliers d’écologistes, dont le seul ’crime’ est de remettre en cause pacifiquement un modèle de développement qui nous mène tous dans le mur. »
Pour finir, l’ancien élu adresse une sorte d’avertissement au pouvoir public sur les risques de cette « guerre totale » entre les « défenseurs du statut quo libéral » et les militants de la cause écologiste : « L’incompréhension est telle que les ingrédients de l’affrontement sont réunis. »
« Parce qu’elle se sent trahie, elle (la génération climat) se contentera de moins en moins de la désobéissance civile non violente, pourtant inscrite dans notre culture politique depuis le XIXe siècle », prévient ainsi Noël Mamère en évoquant une « désobéissance » « devenue ’résistance.’»
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Source: Le HuffPost