Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale relève ses taux, au plus haut depuis 2001
Jerome Powell, le 14 juin 2023 à Washington. JACQUELYN MARTIN / AP
Il s’agit du niveau le plus élevé depuis janvier 2001. La banque centrale américaine (Fed) a renoué, mercredi 26 juillet, avec les hausses de taux, les faisant grimper au plus haut depuis 22 ans pour lutter contre l’inflation, après une pause en juin, sans préciser toutefois si elle anticipe des hausses supplémentaires.
Le principal taux directeur de la Fed, relevé d’un quart de point de pourcentage, se situe désormais dans la fourchette de 5,25 à 5,50 %. La décision a été prise à l’unanimité des 11 membres votants du comité de politique monétaire (FOMC).
Il s’agit de la 11e hausse depuis mars 2022, et les responsables de la Fed n’ont cependant pas précisé, dans leur communiqué, s’ils pensent continuer ou non à relever les taux dans les mois à venir. « Le comité continuera à évaluer les informations supplémentaires et leur implication pour la politique monétaire », a simplement indiqué l’institution dans son communiqué.
Cette phrase pourrait signifier qu’une nouvelle pause n’est pas à exclure, car elle est identique à celle qu’avait déjà utilisé la Réserve fédérale (Fed) en juin, dans le communiqué publié à l’issue de sa réunion, lorsqu’elle avait maintenu ses taux au même niveau afin d’observer l’évolution de l’économie.
Baisse de l’inflation
Le président de la Fed, Jerome Powell, donnera des détails lors d’une conférence de presse prévue plus tard dans la journée. Les observateurs seront particulièrement attentifs au moindre indice pour les mois à venir.
Cette nouvelle hausse va faire encore grimper les taux d’intérêt des crédits contractés par les ménages et les entreprises. Néanmoins, la politique monétaire de la Fed porte ses fruits : l’inflation est tombée en juin à son plus bas niveau depuis mars 2021, à 3 % sur un an, selon l’indice CPI. Mais elle reste toujours bien supérieure à l’objectif de 2 %.
Et l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors prix de l’alimentation et de l’énergie, est toujours de 4,8 % sur un an. Les prix des logements, notamment, continuent de grimper. La Fed privilégie cependant une autre mesure, l’indice PCE, dont les données pour juin seront publiées vendredi.
Jerome Powell avait répété ces dernières semaines que plusieurs hausses étaient envisagées, « au moins deux, possiblement d’affilée ». Et, lors de la réunion de juin, la majorité des responsables de la Fed s’étaient montrée favorable à faire grimper les taux jusqu’à 5,50-5,75%, soit encore une hausse après celle de mercredi.
Une croissance du PIB de 2 % attendue
Les taux de la Fed étaient, jusqu’en mars 2022 et depuis le début de la pandémie, à zéro, pour stimuler l’activité économique par la consommation, mais la banque centrale américaine a ensuite progressivement renchéri le coût du crédit face à une inflation au plus haut depuis 40 ans. Et à trop resserrer, c’est la récession qui menace, un risque qui semble pourtant s’éloigner, selon certains économistes. « L’activité économique progresse à un rythme modéré », a encore relevé la Fed dans son communiqué.
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La croissance du PIB (produit intérieur brut) américain au deuxième trimestre sera publiée jeudi matin, au lendemain de la réunion de la Fed. Une croissance de 2 % en rythme annualisé est attendue, comme au premier trimestre.
Les prochains chiffres de l’inflation, mais aussi de l’emploi ou encore de la croissance, seront décisifs. Le Fonds monétaire international (FMI), qui a publié mardi ses prévisions actualisées, anticipe une croissance de 1,8 % cette année aux Etats-Unis. La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunira jeudi, un jour après la Fed, semble elle aussi déterminée à continuer à relever ses taux.
Source: Le Monde