En Israël, une nouvelle manifestation contre la réforme judiciaire rassemble des milliers de personnes à Tel-Aviv
Une manifestante contre la réforme judiciaire, à Tel Aviv, le 27 juillet 2023. JACK GUEZ / AFP
Aux cris de « démocratie, démocratie », agitant des drapeaux israéliens bleu et blanc, des milliers d’Israéliens ont manifesté, jeudi 26 juillet au soir, à Tel-Aviv, contre le vote par le Parlement d’une disposition de la réforme controversée du système judiciaire portée par le gouvernement de droite.
Lundi, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et ses alliés de la coalition associant des partis d’extrême droite et juifs ultraorthodoxes ont fait adopter par le Parlement une clause de ce projet limitant la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision du gouvernement.
Cette réforme, qui vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats, divise le pays et a déclenché l’un des plus grands mouvements de protestation de l’histoire d’Israël, dont Tel-Aviv est l’épicentre.
Crainte d’une dérive autoritaire
Le gouvernement estime qu’elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie et craignent qu’elle ouvre la voie à une dérive autoritaire. Le texte voté lundi est le premier de la réforme à devenir une loi.
« C’est décrit comme la fin de la démocratie israélienne. Je pense que c’est ridicule et tout le monde s’en rendra compte quand la poussière sera retombée », a déclaré, jeudi, M. Nétanyahou à la chaîne de télévision américaine ABC.
Il explique avoir engagé cette réforme, qui vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats, pour remettre « le balancier au centre ». « Nous devons le corriger et c’est ce qu’on vient de faire. Il s’agit d’une correction mineure », a-t-il dit, répétant ensuite le propos dans une autre interview accordée à la chaîne CNN.
Des manifestations avaient suivi le vote du Parlement lundi soir jusque tard dans la nuit et la police avait fait usage de canons à eau pour disperser la foule. Les organisateurs du mouvement avaient annoncé de nouveaux rassemblements dans la semaine.
Les détracteurs du premier ministre, en procès pour corruption, l’accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre, ce qu’il nie.
Source: Le Monde