Tour de France Femmes - La Néerlandaise Demi Vollering (SD Worx) a été sanctionnée de 20'' de pénalité
Vollering rappelée à l'ordre par un commissaire, pénalité à venir ?
Contrairement à la veille, Demi Vollering (SD Worx) et Annemiek Van Vleuten (Movistar) ne se sont pas livrées dans cette 5e étape de cette Grande Boucle. Les deux Néerlandaises, grandes favorites à la victoire finale, sont arrivées à 32'' de la vainqueur du jour, l'Allemande Ricarda Bauernfeind (Canyon//Sram Racing).
Pourtant, la leader de la formation SD Worx a été à l'origine du principal fait de course de cette nouvelle journée sur le Tour de France Femmes. Vingt secondes de pénalité lui ont été infligées, ce qui la fait passer de la deuxième à la septième place au classement général, à 1'03'' du maillot jaune, toujours porté par sa coéquipière, la Belge Lotte Kopecky.
Une manœuvre interdite par le règlement
Tout s'est passé à 64,1 kilomètres de l'arrivée. Victime d'un problème mécanique, Demi Vollering s'est laissée glisser à l'arrière du peloton, tout en appelant sa voiture. Pour finir par s'arrêter et laisser un mécanicien s'affairer sur son vélo. Ce dépannage n'a duré que cinq ou six secondes, mais sa roue arrière a bien été changée. La Néerlandaise s'est montrée patiente et ne s'est clairement pas affolée.
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Sur le plateau des Rois de la Pédale après la course, notre consultant Jacky Durand a rappelé les règles. "Le règlement, il est simple. Lorsqu'un athlète est victime d'une crevaison ou d'une chute, il a le droit d'être dépanné. Ensuite, il va reprendre sa course." La grimpeuse de la SD Worx a effectivement pu repartir, avant de s'abriter très longtemps derrière la voiture de son directeur sportif.
"Derrière, l'erreur que fait cette équipe, c'est de ne pas relever de filles, poursuit Jacky Durand. En plus, après elle va être 'dans la campagne'. Et là, on n'a pas le droit de rouler derrière la voiture de son directeur sportif. On n'a pas le droit de rouler derrière n'importe quelle voiture." Demi Vollering voulait évidemment réintégrer le peloton le plus rapidement possible. Sa manœuvre lui a permis de se retrouver très vite au milieu de l'ensemble des voitures des équipes.
Vollering aurait pu être exclue...
Juché sur une moto, un commissaire de course, reconnaissable par son casque rouge, est apparu dans le champ de la caméra. Avant de réprimander et de rappeler à l'ordre à la fois la coureuse, toujours emmenée par le véhicule de son équipe, pilotée par Danny Stam. C'est à ce moment que la Néerlandaise a décidé de passer à gauche pour accélérer alors que le peloton était dans sa ligne de mire.
Mais comme le précise Jacky Durand, c'était déjà trop tard. "Là, on comprend en direct qu'il y a 20'' de pénalité." Pour notre consultant, ce fait de course aurait pu aller encore plus loin. "Heureusement qu'il s'est rangé un peu après.. Si ça dure un peu, c'est simple, elle peut être exclue du Tour de France." La Luxembourgeoise Christine Majerus a fini par se relever pour attendre sa leader. Quant au commissaire de course, il a pointé du doigt Danny Stam pour bien lui signifier que ça n'allait pas en rester là.
Ce genre de manœuvre ne passe désormais plus du tout en course, comme le rappelle l'ancien vainqueur du Tour des Flandres. "C'était toléré il y a encore quatre ou cinq ans. Désormais, c'est interdit et c'est sanctionnable."
Demi Vollering of The Netherlands - Pink UCI Women’s WorldTour Leader Jersey and Team SD Worx - Protime celebrates at finish line during the 2nd Tour de France Femmes 2023, Stage 3 a 147.2km stage from Collonges-la-Rouge to Montignac-Lascaux / #UCIWWT / o Crédit: Getty Images
La Batave avait repris 8 secondes à van Vleuten la veille...
Si cette sanction semblait inévitable, la SD Worx n'a pas pour autant tout mis en œuvre pour permettre à sa leader de rattraper quelques secondes lors des 60 derniers kilomètres de course. Les possibilités étaient pourtant là avec deux secondes à distribuer pour le peloton lors du sprint bonus de Castelfadèze. Mais c'est la Sud-Africaine Ashleigh Moolman Pasio (AG Insurance-Soudal Quick-Step), nouvelle deuxième du classement général, qui s'en est emparée. Sur la ligne d'arrivée, il n'y avait plus rien à prendre pour le reste des favorites.
A l'arrivée, l'addition est donc un peu salée pour Demi Vollering. Cette décision est finalement arrivée assez rapidement après la fin de cette étape, comme l'indique notre expert. "Le communiqué est arrivé assez vite. (...) Il faut attendre que les commissaires se réunissent du côté de la ligne d'arrivée. Le commissaire moto a fait un rapport, le commissaire principal prend, lui, la décision. Elle a dû être faite cinq-six minutes derrière."
La veille, la Néerlandaise avait fait de gros efforts et s'était arrachée pour terminer deuxième de l'étape. Mais surtout, pour aller chercher six secondes de bonification et deux supplémentaires après avoir opéré une cassure avec Annemiek Van Vleuten. Désormais, c'est la tenante du titre qui se retrouve en position de force avec une cinquième place au général et douze secondes d'avance sur sa compatriote et principale menace pour conserver son bien.
Source: Eurosport FR