Incertitudes sur la présidence d’Hachette Livre

July 27, 2023
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Qui prendra les manettes du principal groupe français d’édition, Hachette Livre (Grasset, Stock, Calmann-Lévy…) ? Mercredi 26 juillet, la filiale édition du groupe Lagardère a annoncé le départ de Fabrice Bakhouche, son directeur général délégué, après six ans passés dans le groupe. Il quittera ses fonctions officiellement le 1er septembre, « d’un commun accord » avec l’entreprise.

La question de la gouvernance du numéro un français de l’édition et numéro trois mondial du secteur se pose donc avec acuité. Et les rumeurs vont bon train. Pour l’heure, le poste de PDG d’Hachette Livre est occupé depuis mars 2021 par le collectionneur de manuscrits et livres rares, incollable sur le marquis de Sade, Pierre Leroy, qui fêtera ses 75 ans en octobre.

Ce fidèle d’Arnaud Lagardère a succédé à Arnaud Nourry, qui pendant dix-sept ans avait construit une muraille de Chine entre Hachette et son actionnaire, le groupe Lagardère, afin de laisser une entière liberté aux éditeurs. La bonne santé de l’entreprise lui permettait de conserver ce statut particulier. Mais quand Arnaud Nourry s’est officiellement opposé à l’arrivée de Vivendi comme actionnaire, il a été poussé vers la sortie.

Trois noms sont désormais évoqués pour assurer la présidence d’Hachette. Selon Les Echos de jeudi 27 juillet, Arnaud Lagardère pourrait prendre lui-même la tête de Lagardère Publishing (qui regroupe toutes les activités d’édition, françaises et internationales). Il réduirait ainsi son périmètre d’action puisqu’en contrepartie d’un abandon du schéma de société en commandite du groupe pour le transformer en société anonyme, il avait obtenu un titre de PDG du groupe Lagardère pour six ans.

Une incertitude qui inquiète les salariés

Les Echos avancent aussi le nom d’Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi à la tête d’Hachette. Toutefois, ce dernier occupe actuellement aussi la fonction de président d’Editis, et on voit mal comment il pourrait, sans enfreindre les règles de concurrence, passer chez son principal rival. D’autant qu’il connaît absolument les arcanes des contrats signés par Editis tant avec ses auteurs qu’avec les maisons d’éditions qu’elle diffuse ou distribue.

Autre nom fréquemment cité depuis des mois : celui de Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat est aujourd’hui administrateur du groupe Lagardère et lorgne ce poste. Pour l’heure, la direction de la communication d’Hachette Livre se refuse à commenter ces conjectures.

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Cette incertitude, qui inquiète les salariés, se cristallise dans un contexte tendu. La Commission européenne a annoncé, mardi 25 juillet, l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle prise de contrôle anticipée de Lagardère par Vivendi effectuée en infraction aux règles de l’Union européenne. L’opération de rachat par le groupe du milliardaire Vincent Bolloré a été autorisée le 9 juin par les autorités antitrust européennes. Elle reste toutefois conditionnée à la vente du magazine Gala au groupe Figaro et à la cession d’Editis au groupe du milliardaire Daniel Kretinsky, devenu entre-temps le premier actionnaire de la Fnac, le premier vendeur de livres en France.

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Source: Le Monde