Les agents de Tours Métropole se mettent en grève pour demander une prime de fin d'année

May 02, 2023
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Allons-nous revivre ce qu'il s'est passé il y a un an, en mai 2022 ? Des poubelles non ramassées et des espaces verts non entretenus pendant 9 jours dans l'agglomération tourangelle . En tout cas, depuis ce mardi 2 mai, les agents de Tours Métropole sont appelés à la grève. Un préavis, qui court pour tout le mois, a été lancé par trois des quatre organisations syndicales de la collectivité : la CGT, la CFDT et la FAFPT.

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Après les 120 euros nets mensuels obtenus l'an dernier pour tous les agents, les syndicats souhaitent cette fois une prime de fin de d'année de 1.500 euros. Une sorte de 13e mois, en quelque sorte, même si dans la fonction publique, on ne peut l'appeler ainsi. Pour aller en ce sens, une pétition lancée en interne début février avait récolté plus de 960 signatures sur les 1.600 agents que compte la collectivité. Pour arriver à leurs fins, les syndicats font les tours des points de collecte de déchets, conscients que les éboueurs ont un pouvoir de nuisance indéniable.

"Est-ce que nous sommes des enfants à qui l'on peut faire des promesses en l'air et s'assoir dessus ?"

Pour galvaniser les troupes "du dépôt centre" à La Riche, Kévin Gardeau, micro à la main, rappelle l'engagement pris par la Métropole, il y a 12 mois. "On nous avait donné 120 euros et non 150 comme souhaité initialement mais avec la promesse de l'ouverture de négociations sur la prime de fin d'année, explique le délégué syndical de la CGT devant une centaine de personnes, grévistes et non grévistes, lors de la pause méridienne ce mardi. Est-ce que nous sommes des enfants à qui l'on peut faire des promesses en l'air et s'assoir dessus ? Non ! M. Augis, le président de la Métropole, nous avait donné sa parole. L'an dernier, on a fait la démonstration que si l'on se mobilise tous ensemble, on peut parvenir à quelque chose."

Quelques applaudissements de ses camarades l'accompagnent. Mais en face de lui, les éboueurs sont pour l'instant partagés. "J'attends de voir si les autres se mobilisent, glisse l'un d'eux, qui repart en tournée pour l'après-midi. Ça n'aura de sens que si tout le monde s'y met. On verra comment ça va évoluer dans les prochains jours." La mobilisation contre la réforme des retraites laisse aussi des traces - avec l'impression d'avoir fait tout ça pour rien - et un trou dans le compte en banque. Et puis, Force Ouvrière ne suit pas le mouvement. Or, le syndicat est très représenté chez les éboueurs.

"La balle est dans le camp de la Métropole"

Les autres se veulent quand même optimistes. "L'an dernier, la grève s'est lancée un jeudi avant de véritablement prendre forme le lundi suivant", se souvient Kévin Gardeau, qui promet d'aller toute la semaine dans les points de collecte de déchets pour impulser le mouvement. "La balle est dans le camp de la Métropole, assure de son côté Christelle Cordier, secrétaire générale de la CFDT Interco d'Indre-et-Loire. Il y a un préavis de grève pour un mois mais ça peut très vite s'arrêter si M. Augis nous reçoit et nous donne des garanties quant à l'ouverture de négociations sur cette prime. Jeudi dernier, on a sollicité la Métropole, on nous a encore renvoyé à des réunions futures mais il n'y a rien de concret. À un moment donné, on ne peut plus attendre éternellement."

En plus de la prime de fin d'année, les syndicats réclament la reconnaissance de deux jours de pénibilité pour certains métiers, comme ça a été fait à la mairie de Tours. Sollicitée, la Métropole ne nous a pas répondu dans le temps imparti.

Source: France Bleu