Séduites par deux garçons au Cap d'Agde, deux vacancières finissent condamnées à de la prison avec sursis

July 28, 2023
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Magalie et Emma se souviendront très longtemps de leurs vacances passées au Cap d'Agde cet été 2023. Ces deux Alsaciennes, célibataires âgées de 21 et 22 ans, se sont retrouvées ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Béziers sans s'y attendre. L'habit ne fait pas le moine, c'est bien connu. Elles se souviendront de cet adage pour avoir fait aveuglément confiance à deux jeunes qui étaient venus passer, eux aussi, des vacances dans la station balnéaire héraultaise. L'un et l'autre, qui ne se connaissaient pas, avaient choisi de dormir à la belle étoile, faute de moyens financiers. Ces quatre jeunes ont fini par se fréquenter. Les deux Alsaciennes ont proposé d'accueillir les deux jeunes dans leur appartement.

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Tous les quatre, arrivés menottés au tribunal ce jeudi, étaient poursuivis pour transport, détention, offre et acquisition non autorisée de stupéfiants. Des faits commis entre le 15 et le 25 juillet dernier au Cap d'Agde. À l'énoncé des faits, les deux jeunes femmes ont bien du mal à cacher leurs larmes : "On ne savait pas dans quoi on s'embarquait. On ne se doutait pas du tout des conséquences. Nous leur avons fait confiance en les hébergeant. Ils étaient sympas. J'ai même conduit l'un d'entre eux faire une livraison". L'alerte avait été donnée par le gardien du centre de vacances. Il avait été surpris par la présence de nombreux jeunes qui fumaient à la fenêtre de deux appartements voisins. L'odeur incommodait d'autres vacanciers.

13,8 g de cocaïne, l'équivalent de 1.000 euros de marchandises

Les deux jeunes femmes assurent ne pas être impliquées dans ce trafic. Ce que confirment d'ailleurs les deux garçons qu'elles ont hébergés. Lors de la perquisition, plusieurs stupéfiants sont retrouvés sur place par les policiers du commissariat d'Agde : du cannabis, de la cocaïne et une balance de précision. "On ne savait vraiment pas ce qu'il faisait. On a rien vu les premiers jours. Vous savez, ils nous ont même apporté les croissants pour nous séduire, racontent Emma et Magali. Et puis, quelques jours avant notre arrestation, on s'est rendu compte que tout n'était pas clair. On aurait dû en effet dire stop, leur demander de partir, mais les vacances touchaient à leur fin.

Elles prêtent leur voiture de location, pour faire une livraison

Les deux jeunes filles était inconnues de la justice : casier judiciaire vierge. L'une est bouchère dans un supermarché, l'autre a passé un Bac pro graphiste et souhaite passer le concours pénitentiaire.

Les deux autres prévenus n'ont pas le même pédigré. Bastien, originaire de Béziers, et Omar Rayane, de Mulhouse, sont déjà bien connus de la justice pour consommation et trafic de drogue (quinze condamnations pour le Biterrois). "Les investigations n'ont malheureusement pas été poussées", déplore la défense. Car dans ce dossier il manque un certain Mohamed, qui occupait l'appartement voisin du leur. À l'arrivée des policiers, les chiens de la police nationale ont marqué son appartement, mais comme les portes étaient fermées et qu'il était reparti (l'appartement n'était pas à son nom), les investigations se sont arrêtées, déplorent leurs avocats.

"Oui j'ai vendu des stupéfiants pour manger, reconnaît le plus impliqué des quatre prévenus*. Je n'avais pas assez d'argent pour dormir dans une chambre, alors je dormais dehors comme un clochard. Les filles m'ont dépanné."*

Quatre mois de prison avec sursis pour les deux Alsaciennes

Les deux jeunes femmes ont été condamnées, l'une et l'autre, à quatre mois de prison avec sursis. Ce jugement ne sera pas inscrit à leur casier judiciaire. Le jugement est plus sévères pour les deux autres prévenus : deux ans de prison ferme avec une révocation des cinq mois de sursis d'une précédence condamnation pour l'un. Son collègue, qui assurait ne pas être appliqué dans ce trafic de drogue, est parti lui aussi purger sa condamnation : quatorze mois de prison ferme et révocation d'un précédent sursis de six mois

Effondrées à l'énoncé du jugement

Le parquet avait réclamé six mois de prison contre les deux jeunes femmes, mais n'a pas été suivi par le tribunal. "Cette peine peut vous paraître légère mais détrompez-vous, assure maître Grégoire Mercier du barreau de Béziers, l'avocat de l'une des deux jeunes filles. Dans combien d'affaires, les compagnes des revendeurs de drogue ne sont pas poursuivies. Là elles ont seulement fait confiance et ont suivi aveuglément ces beaux parleurs. Elles s'en souviendront toute leur vie."

Source: France Bleu