30.000 fans conquis par Mylène Farmer à l'Allianz Riviera ce samedi, sa dernière date à Nice?

July 30, 2023
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Quatre-vingt-dix semi-remorques sur la route, cinq jours d’installation pour une scène de 60 mètres de large, autant le dire tout de suite, quand Mylène Farmer et son Nevermore Tour déboulent sur Nice et prennent possession de l’Allianz Riviera pour le dernier concert de sa tournée des stades de 2023, ce n’est pas pour enjamber les flaques d’eau.

La chanteuse de 61 ans, attendue de pied ferme par une fanbase conquise d’avance puisque certains avaient planté leur tente devant l’enceinte niçoise depuis près de 10 jours pour être aux premières loges de ce qui pourrait être la dernière tournée de l’artiste, maîtrise ce genre de moments.

Ils sont peu, en France, à pouvoir s’asseoir à la table des grands tourneurs de ce monde: U2, Metallica, Beyoncé, Coldplay, Bruce Springsteen, Ed Sheeran et, là, avec son rond de serviette, Mylène Farmer s’installe et demande le sel à ces habitués des stades et tournées à guichets fermés.

Maîtresse corbeau sur son arbre

Il faut dire que la chanteuse de Libertine sait comment s’y prendre pour communier avec son public. Les paroles de la chanson d’Edith Piaf, La Foule, résument parfaitement cette sensation: "Emportés par la foule qui nous traîne/Nous entraîne, écrasés l’un contre l’autre/ Nous ne formons qu’un seul corps."

Un soir avec Mylène Farmer, c’est ça. Un show millimétré, des tubes à la pelle, un décor majestueux qui permet, sur certaines chansons, de survoler la fosse, et un charisme de tous les instants.

Samedi soir, devant près de 30.000 Azuréens acquis à sa cause, l’icône a déroulé sa setlist, répartie en trois actes, avec une facilité déconcertante. Le sourire en bandoulière. Oui, Mylène était heureuse d’être là, et ça se sentait.

Hommage à Jean-Louis Murat

Après un hommage à Jean-Louis Murat en prologue, avec qui elle avait chanté Regrets en 1991, et une musique du groupe islandais Sigur Ros qui annonce le début des hostilités musicales, le concert s’est ouvert avec une Mylène Farmer, seule, face à ses disciples à la suite d’une lente introduction entourée de milliers de corbeaux, son animal totem, projetée sur les écrans géants de la scène.

C’est sur le titre Du temps que l’artiste choisit d’entamer son show. Un choix étonnant mais qui a fait mouche d’emblée. Dans la foule, l’universalité de l’artiste est évidente. Les fans de Mylène Farmer n’ont aucun point commun. Ils sont jeunes, vieux, en couple, célibataire, en famille, entre amis, il n’y a pas de tendance qui se dégage. Pas de dress code. C’est vous. C’est moi. C’est eux. C’est nous.

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La der en terre azuréenne?

Libertine est le premier classique à pointer son nez avant que la scène, construite façon décor de cathédrale et dont le design est d’Emmanuelle Favre, ne se dévoile complètement.

Six musiciens, des danseurs, Mylène Farmer est facile. Un concert de grande envergure pour une artiste qui tient le haut du pavé depuis quatre décennies.

On s’arrête sur des moments suspendus comme sur Rayon vert avec la présence d’Aaron sur scène, Rêver avec le mythique Yvan Cassar au piano qu’elle peine à finir car émue mais que le public se chargera de chanter pour elle, et, bien entendu, l’enchaînement incroyable des tubes Je t’aime mélancolie, Sans contrefaçon ainsi que son morceau le plus rock, XXL mais surtout Désenchantée, titre qui va emporter tout le stade.

Cette étape niçoise se termine par l’un de ses derniers titres en date, Rallumer les étoiles, aux paroles évocatrices: "Dieu nous fait à son image. Et pour mieux tourner la page. Nul regret du passé. I feel Love."

Difficile de dire si Mylène Farmer reviendra un jour à Nice pour distiller un show dont elle a le secret mais, sans insulter l’avenir, il n’est pas levé l’artiste qui arrivera à faire vibrer l’Allianz comme Mylène Farmer en ce mois de juillet 2023. Une icône, tout simplement.

Source: Nice matin