Sénégal: le gouvernement annonce la dissolution du parti de l'opposant Ousmane Sonko
Le gouvernement sénégalais a annoncé ce lundi la dissolution du Pastef, le parti de l'opposant Ousmane Sonko, moins de deux heures après son inculpation et son placement en détention pour « appels à l'insurrection et complot » contre l'État.
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« Le parti politique Pastef est dissous par décret », a annoncé le ministre de l'Intérieur Antoine Diome dans un communiqué, justifiant sa décision par ses appels « fréquents » à des « mouvements insurrectionnels » qui ont fait selon lui de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023. Ces menaces poursuit le ministre de l’Intérieur, constituent « un manquement permanent et sérieux aux obligations des partis politiques. »
Un peu plus tôt dans la journée ce lundi, le candidat à la présidentielle de 2024, avait été inculpé par un juge qui a ordonné son placement en détention notamment pour « appels à l'insurrection et complot » contre l'État, a annoncé à un de ses avocats. Au total, ce sont huit chefs d'inculpation en charge contre l'opposant sénégalais et ce, après quatre heures d'un face-à-face avec le doyen des juges que cette décision de mandat de dépôt lui a été notifiée, rapporte notre correspondant à Dalkar, Birahim Touré.
C'est vendredi dernier qu'Ousmane Sonko a été interpellé à son domicile. Au retour de la prière, le président du Pastef affirmait avoir arraché le téléphone d'une gendarme qui le filmait sans son accord. « Un vol avec violence », selon les autorités sénégalaises. Au travers d'un poste Facebook qui lui est attribué, Ousmane Sonko estime qu'il va s'en remettre à Dieu, car il place en lui toute sa confiance.
Plusieurs leaders de l'opposition avaient décidé de tenir un point de presse au siège d'un des partis leaders de la coalition Yewwi Askan Wi. Finalement, la gendarmerie a interdit cette manifestation et présentement, il y a quelques troubles qui sont notés dans quelques endroits de la banlieue, notamment de Dakar.
Troisième procédure judiciaire
Ousmane Sonko, 49 ans, voit ainsi s'ouvrir une troisième procédure judiciaire à son encontre, qui risque de compromettre encore davantage sa participation à l'élection présidentielle de février 2024.
L'élu de Zinguinchor, actuellement en grève de la faim a déjà été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans l'affaire qui l'opposait à la masseuse Adji Sarr. La décision de justice avait conduit à des émeutes provoquant entre 16 et 30 morts !
Il avait également été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l'issue d'un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l'élection. Mais il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.
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Source: RFI