Au Liban, des combats dans un camp palestinien font onze morts, selon l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens

July 31, 2023
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Des cartouches vides jonchent le sol après une troisième journée d’affrontements entre des membres du groupe Fatah, du président palestinien Mahmoud Abbas, et des factions islamistes dans le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn El-Héloué, près de la ville portuaire de Sidon, au Liban, le lundi 31 juillet 2023. MOHAMMAD ZAATARI / AP

Depuis samedi 29 juillet, des combats opposent des combattants du Fatah – principale organisation palestinienne, dirigée par le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas – à des groupuscules islamistes, dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban. Selon des informations recueillies lundi par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), « onze personnes ont été tuées, et 40 autres, blessées » dans le camp d’Aïn El-Héloué, situé dans le sud du pays. La directrice de l’UNRWA, Dorothee Klaus, a précisé qu’un membre du personnel de l’agence de l’ONU figure parmi les blessés. Des sources médicales avaient fait état plus tôt de huit morts, en trois jours d’affrontements.

« Deux écoles de l’UNRWA ont été endommagées », a encore affirmé Mme Klaus, précisant que l’agence avait dû suspendre temporairement ses services dans le camp en raison des violences. « Nous exhortons tous les acteurs armés à respecter tous les bâtiments (…) de l’UNRWA, conformément au droit international », a-t-elle ajouté.

Les affrontements à l’arme automatique et à la roquette antichar avaient éclaté samedi, à la suite de la mort d’un membre d’un groupuscule islamiste. Par la suite, cinq membres du Fatah, dont un responsable militaire, ont été tués dans une embuscade. Puis, les combats se sont poursuivis lundi, malgré l’annonce d’un cessez-le-feu dimanche soir. Des obus sont tombés à l’extérieur du camp, poussant commerces et écoles à fermer leurs portes à Saïda, située dans le district de Sidon, à quelques kilomètres au nord du camp.

L’armée libanaise ne se déploie pas dans les camps palestiniens

L’UNRWA a fait savoir que 2 000 personnes avaient été contraintes de fuir le camp d’Aïn El-Héloué depuis samedi, dont des femmes et des enfants. « Nous avons fui la zone des combats (…). Les obus tombent dans les rues », a déclaré à l’Agence France-Presse une femme déplacée de 75 ans, sous couvert d’anonymat. « Nous avons porté des armes pour combattre Israël, pas pour nous entretuer », a-t-elle ajouté.

Des affrontements entre groupes rivaux ont souvent lieu à Aïn El-Héloué, où vivent 54 000 réfugiés palestiniens, auxquels s’ajoutent des milliers d’autres Palestiniens ayant fui la guerre en Syrie. Le camp abrite des extrémistes et des fugitifs recherchés par les autorités libanaises.

En vertu d’un accord de longue date, l’armée libanaise ne se déploie pas dans les camps palestiniens du Liban, où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes.

A Ramallah, en Cisjordanie occupée, la présidence palestinienne a dénoncé dimanche « l’assassinat terroriste » des membres du Fatah.

Plus de 450 000 Palestiniens sont enregistrés en tant que réfugiés au Liban auprès de l’UNRWA, mais le nombre réel de ceux qui résident toujours au Liban est d’environ 250 000, selon les estimations de l’ONU.

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Source: Le Monde