A Ajaccio, deux assassinats font ressurgir l’ombre du grand banditisme
Les services de sécurité constatent la « reprise » récente de règlements de compte à Ajaccio, où deux hommes connus de la justice ont été abattus en une semaine. Le dernier en date, David Taddei, 48 ans, assassiné mardi 1er août peu avant 8 heures, route d’Afa, sur un parking de Sarrola-Carcopino, dans la périphérie ajaccienne. Selon le parquet d’Ajaccio, il a été pris pour cible par un tireur embusqué alors qu’il venait de garer sa voiture sur le parking d’une entreprise où il se rendait dans le cadre d’un rendez-vous commercial. D’après une source judiciaire, il a été « visé mortellement au ventre par au moins un tir par une arme de grande chasse ». Le tueur était « vraisemblablement embusqué dans un bosquet distant de plus de 100 mètres », estime la même source en fonction des premières constatations.
Pris en charge par les pompiers et le SAMU, la victime a succombé à ses blessures à l’hôpital d’Ajaccio tandis que le parquet local confiait cette enquête pour « assassinat » portant le sceau du grand banditisme à la police judiciaire et à la section de recherches de la gendarmerie insulaire.
Cette orientation est due à la personnalité de David Taddei, situé comme un « fidèle » de Guy Orsoni par un rapport du service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) de 2022 recensant les vingt-cinq équipes criminelles dans l’île. Condamné en 2020 à huit ans d’emprisonnement dans une affaire d’« association de malfaiteurs en vue de commettre un crime », en Corse, en 2016, David Taddei avait achevé sa détention en février. Son lourd casier judiciaire porte la trace de plusieurs condamnations, dont un vol avec séquestration en 2000 et des infractions à la législation sur les armes.
Tireur embusqué armé d’un fusil
David Taddei avait été acquitté à deux reprises dans des dossiers criminels instruits par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille : tout d’abord en 2015, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône n’avait pas retenu la culpabilité de David Taddei et de ses complices, dont Guy Orsoni, pour des assassinats et tentatives perpétrés dans la région ajaccienne sur des hommes réputés proches de la bande rivale du Petit Bar. La même juridiction l’avait innocenté quatre ans plus tard, alors qu’il était soupçonné d’avoir fourni l’arme du crime dans l’assassinat de Richard Casanova, l’un des piliers de la bande de la Brise de mer, abattu en 2008 à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), sur fond de guerre fratricide.
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Source: Le Monde