La Bourse s’en remet à la décision de la Fed dans un contexte de tensions sur les banques régionales
Par John Wiburg
Publié le 3 mai 2023 à 8:31 Mis à jour le 3 mai 2023 à 8:48
Le mois de mai a certes mal commencé sur les places financières mondiales, mais les investisseurs devraient observer une sorte de trêve en attendant le verdict de la Réserve fédérale américaine, ce soir, en espérant que la hausse des taux largement anticipée sera la dernière avant une pause.
A New York, le S&P 500 a cédé plus de 1% hier, essentiellement plombé par la chute des banques régionales à la suite de la reprise par JPMorgan Chase d’une grande partie des actifs et de la totalité des dépôts de First Republic Bank. Mais, pour les observateurs, ce mouvement est essentiellement spéculatif. Les banques régionales américaines ont « fait un retour fracassant sur les radars », observe Chris Weston, responsable de la recherche chez Pepperstone.
« Les vendeurs à découvert sont de retour »
Et si les craintes liées à la saga Fist Republic Bank étaient prévisibles, « les mouvements incroyables auxquels nous avons assisté sur les banques régionales semblent essentiellement être le fait de spéculateurs. Il semble que les vendeurs à découvert sont de retour en ville, et comme tout trader pourra en attester, quand vous savez qu’il y a un mur de vendeurs, vous vous tenez à l’écart et vous attendez la consolidation et de meilleurs niveaux pour émerger », explique-t-il.
Publié mardi, le rapport Jolts pointe vers une détente sur le marché du travail aux Etats-Unis avec une réduction des offres d’emplois, tombées en mars à leur plus bas niveau depuis deux ans. Cette baisse du nombre d’emplois disponibles pourrait indiquer que la politique monétaire de la Fed porte ses fruits, avec un ajustement apparemment « pour l’instant sans douleur » du marché du travail, constate Paul Ashworh de Capital Economics.
C’est dans ce contexte que la Fed s’apprête à annoncer sa décision monétaire, qui devrait se solder par une hausse de 25 points de base de ses taux directeurs dans une fourchette de 5% à 5,25%. Selon les anticipations de marché, ce resserrement devrait être le dernier du cycle avant que l’affaiblissement de la croissance n’incite la banque centrale à baisser ses taux vers la fin de l’année. Une option qui ne fait cependant pas l’unanimité. Pour Michael Hewson, chef analyste marché chez CMC Markets, « même avec la faiblesse des actions des banques régionales américaines et le sauvetage de First Republic Bank par JPMorgan Chase, il serait étonnant que Powell revienne sur son sentiment qu’il n’y aura pas de baisse des taux cette année ».
BNP Paribas et Stellantis en forme
Sur le plan macroéconomique, le cabinet ADP publiera à 14h15 son enquête sur les créations d’emplois dans le secteur privé américain au mois d’avril. Puis l’Institute for Supply Management (ISM) dévoilera à 16 heures son indice d’activité dans le secteur privé pour le même mois. Avant cela, Eurostat aura présenté les chiffres du chômage de mars dans la zone euro.
BNP Paribas a annoncé que son résultat net avait plus que doublé au premier trimestre, grâce à une plus-value de 2,95 milliards d'euros réalisée sur la cession de sa filiale américaine Bank of the West, et a confirmé ses prévisions annuelles.
Stellantis a fait état d'une hausse de 14% de son chiffre d'affaires net au premier trimestre à 47,2 milliards d'euros, soutenu par une hausse des ventes en volume et des prix toujours vigoureux. Selon un consensus réalisé par Reuters, les analystes attendaient 45,53 milliards d'euros.
Aperamdit anticiper une légère hausse de de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté au deuxième trimestre par rapport à celui des trois premiers mois de l'année, qui a faiblement reculé sur une base séquentielle.
Casino. L’agence Fitch a annoncé avoir abaissé la note du distributeur de « B- » à « CC- ».
Enfin, Airbus publiera ses résultats du premier trimestre après la clôture.
Source: Investir