Rennes : Douche tropicale, ballet de robots… L’usine Stellantis se dévoile au public
Le site vient se greffer au catalogue des visites de l’office du tourisme de Rennes Métropole. Son aspect extérieur n’a pourtant rien de comparable avec les dorures du parlement de Bretagne, aux pans de bois du centre historique, des boiseries de la cathédrale Saint-Pierre ou des vestiaires du Roazhon Park. A partir du jeudi 4 mai, l’usine Stellantis de la Janais fera partie des visites touristiques proposées par Destination Rennes. Et il y a fort à parier que le site industriel soit l’un des plus demandés par les habitants du territoire. « En ouvrant l’usine, on veut de reconnecter avec le territoire. On peut aussi susciter des vocations. Comment comprendre un métier sans l’avoir vu de ses yeux ? », interroge le directeur du site Stellantis Etienne Martin-Commandeur.
Qu’ils soient anciens salariés, passionnés d’automobile ou simples curieux, tous les visiteurs rêvent de pousser les portes de l’usine emblématique de Chartres-de-Bretagne afin de découvrir les coulisses de la fabrication des voitures de Peugeot et Citroën. Ce qu’ils y verront va sans doute les surprendre tant l’usine du constructeur automobile français a évolué ces dernières années. Voici quelques secrets que 20 Minutes a pu percer lors d’une visite privilégiée.
Un incessant ballet de robots
Ils sont partout. Les AGV pour « automatic guided vehicule » sont les principaux animateurs de l’usine de la Janais. Inaugurée en 1960 par le général de Gaulle, l’usine Citroën devenue PSA puis Stellantis a sans cesse dû évoluer pour intégrer les nouvelles technologies. Pour amener les pièces jusqu’aux lignes de montage, ce sont désormais des robots qui travaillent avec un système de « full kitting ». Suivant un cheminement au sol, ils circulent dans l’immense atelier de 40.000 m² pour apporter tout ce qu’une voiture peut comporter. « Notre ambition est de limiter notre empreinte carbone pour faire de la Janais une usine verte. Nous travaillons notamment au compactage de notre surface afin de limiter notre emprise et ainsi réduire nos consommations », explique le directeur de l’usine.
Des voitures volantes
Pour circuler dans l’usine, les futures Citroën C5 et la 5008 restent longtemps perchées à plusieurs mètres du sol, afin de laisser la circulation des engins et des salariés au sol. Emmenées par un système de rails, les carrosseries commencent à nu, avant d’être progressivement équipées de portes et de toits avant d’être peintes. Elles reçoivent ensuite leur moteur, leurs fenêtres et leur complexe aménagement intérieur. Ce sont parfois d’impressionnants robots qui effectuent les tâches, comme pour la pose des portes. A mesure que le véhicule avance, ce sont des hommes et des femmes qui s’occupent de les équiper.
Une usine plutôt silencieuse
Nous n’avons pas visité les ateliers d’emboutissage, de ferrage et de peinture mais nous avons été frappés par le calme qui régnait dans l’atelier de montage. Même sans protection auditive, le bruit est parfaitement maîtrisé grâce aux lignes automatisées. Entièrement repensée en 2018, l’usine de la Janais produit 410 véhicules par jour avec 2.000 salariés répartis en deux équipes. L’an dernier, 73.000 Citroën C5 Aircross et Peugeot 5008 sont sorties du site de Chartres-de-Bretagne. C’est beaucoup beaucoup beaucoup moins que par le passé. En 2005, 345.000 véhicules avaient été construits, notamment des C6 et des 407.
Etienne Martin-Commandeur dirige l'usine Stellantis de Rennes La Janais où sont produites les Peugeot 5008 et Citroën C5 Aircross. - C. Allain/20 Minutes
Place à la douche tropicale
C’est l’une des dernières vérifications avant la sortie du véhicule. Dans une cabine fermée, les voitures passent quelques minutes sous un torrent d’eau. « C’est une véritable douche tropicale. Si on était au volant dans ces conditions, il faudrait s’arrêter car on ne verrait rien », explique le salarié de Stellantis qui nous guide. Cet atelier sert de test d’étanchéité, afin de vérifier que le véhicule est bien hermétique à l’eau et à l’humidité. Après son passage dans le cyclone, la voiture est ouverte par des salariés qui vérifient que l’eau ne se soit pas infiltrée, avant qu’elle ne quitte l’usine pour être expédiée.
Deux minutes par tache
Dans l’usine de montage, un véhicule arrive toutes les deux minutes pour passer entre les mains des salariés. Pour éviter que ce travail à la chaîne ne soit trop monotone, les ouvriers changent régulièrement de poste. « Ils sont formés à au moins trois ou quatre postes », explique le directeur du site. Pour annoncer la pause, une petite musique retentit dans tout l’atelier. Aujourd’hui, deux équipes de jour se relayent pour produire les voitures. Le reste du temps, les lignes sont à l’arrêt.
A qui sont ces vélos ?
Au milieu de l’empire de la voiture, on peut parfois croiser la route d’un salarié pédalant au milieu des robots. « Les seuls qui sont autorisés à utiliser les vélos sont ceux qui travaillent à la maintenance. Ils doivent intervenir rapidement pour permettre de relancer la ligne au plus vite ». Quatre cent personnes travaillent en simultané sur la ligne. Un arrêt, même court, est toujours mal vécu dans une usine où tout est réglé à la seconde.
Source: 20 Minutes