Le tabac et l’alcool ne rapportent pas de bénéfices à l’État, selon cette étude

August 02, 2023
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Peter Dazeley / Getty Images Peter Dazeley / Getty Images

ADDICTION - « Les drogues appauvrissent la collectivité », explique Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Dans sa note publiée en ligne en début de semaine, l’OFDT évalue le « coût social » des drogues licites mais aussi illicites qui ont fait respectivement, en 2019, 73 189 morts pour le tabac, 41 080 pour l’alcool et 1 230 pour les drogues illégales.

Cette année-là, ce « coût social » s’élevait à 156 milliards d’euros pour le tabac, 102 milliards pour l’alcool et 7,7 milliards d’euros pour les drogues illicites, selon Pierre Kopp.

Ce coût tient compte de la valeur économique des vies humaines perdues, de la perte de qualité de vie des malades atteints de cancer liés à ces drogues et des pertes de production pour les entreprises. Il tient aussi compte du coût pour les finances publiques à savoir celui des dépenses de prévention, de répression et de soins.

Les économies sur les retraites ne sont pas si conséquentes

Quant aux économies sur les retraites non versées aux personnes décédées prématurément et aux recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac, elles viennent en déduction de ce coût social.

Pour l’État, « les recettes de taxation de l’alcool et du tabac, respectivement de 4 milliards d’euros et 13 milliards d’euros » sont inférieures au coût des traitements des maladies dues à ces deux drogues, 7,8 et 16,5 milliards d’euros, précise l’OFDT.

En tenant compte aussi des économies de retraite, « le déficit public engendré par l’alcool et le tabac est respectivement de 3,3 milliards et de 1,7 milliard, et de 2 milliards d’euros pour les drogues illicites », calcule Pierre Kopp. « L’idée que les drogues comme le tabac et l’alcool apporteraient des bénéfices à l’État est donc totalement infondée », souligne-t-il auprès de l’AFP.

Autre enseignement de l’étude : constatant la baisse du nombre de décès causés par l’alcool le tabac et les drogues illicites entre 2010 et 2019, respectivement de -16 %, -7 % et -23 %, l’OFDT estime que les politiques publiques ont permis de « réduire nettement la consommation de tabac, d’améliorer la prise en charge des usagers de drogues illicites et de renforcer, plus modestement, la prise en compte des dangers de l’alcool ».

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Source: Le HuffPost