L’" initiative d’ampleur " d’Emmanuel Macron peine à convaincre les oppositions
Comme un air de déjà-vu ? Depuis le fort de Brégançon (Var), où Emmanuel Macron est arrivé samedi 29 juillet, le chef de l’Etat réfléchit à « une initiative politique d’ampleur » qu’il pourrait prendre à la fin du mois d’août, indique Le Figaro Magazine dans son édition datée du 4 août. « Tout à sa volonté de s’avancer en président pacificateur, Emmanuel Macron prévoit d’associer à la rentrée les oppositions à son projet de “faire nation” » , souligne l’hebdomadaire, précisant, en citant le président de la République, qu’il ne s’agit pas de « créer des coalitions ».
A défaut de déclencher un big bang, M. Macron ambitionne de lancer un « cycle de discussions » avec les représentants de l’opposition appartenant à l’« arc républicain », excluant donc l’extrême droite du Rassemblement national et la gauche radicale incarnée par La France insoumise, précise l’Elysée. Après avoir constaté l’échec de sa première ministre, Elisabeth Borne, à élargir sa majorité relative, le chef de l’Etat envisage donc de relever le gant, quitte à asseoir la cheffe de la majorité sur un strapontin. Il « souhaite encore tendre la main à toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté soucieux d’avancer sur l’écologie, les services publics, le travail, l’ordre, le progrès, l’immigration », souligne-t-on au palais présidentiel. L’idée est de fédérer ceux qui se sont montrés conciliants avec le pouvoir alors que, depuis un an, l’exécutif est parvenu à faire voter quarante-neuf textes. « C’est le message qu’ont envoyé les Français en votant une majorité relative », plaide l’Elysée.
Emmanuel Macron peut-il réussir là où la cheffe du gouvernement a, jusqu’ici, échoué ? La « puissance invitante », élue au suffrage universel, pourrait faire la différence veut croire un ancien conseiller spécial du chef de l’Etat. M. Macron entend exploiter les failles au sein des Républicains (LR) comme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, sujets à de profonds tiraillements internes ces derniers mois.
« Une carte postale estivale »
La tenue de grands événements sportifs comme la Coupe du monde de rugby en septembre et la préparation des Jeux olympiques de 2024 pourraient, imagine encore le chef de l’Etat, faire planer un esprit de concorde sur le pays. « Ces événements qui vont scander de septembre à juillet 2024 la vie de la nation, c’est une manière aussi de projeter le pays vers une fierté inédite », avait souligné M. Macron lors du conseil des ministres du 21 juillet. « Quand on en est à compter sur l’effet du “président supporteur”, ce n’est pas bon signe », souffle Gaspard Gantzer, ancien communicant de François Hollande qui rappelle que le président socialiste avait, lui aussi, misé sur l’Euro 2016 pour redresser une popularité en berne et se donner un peu d’air. En vain.
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Source: Le Monde