La Méditerranée a affiché en moyenne 28,5°C cet été, un record absolu
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies et l’observatoire européen Copernicus l’ont annoncé: juillet 2023 est "le mois le plus chaud jamais mesuré". Le plus chaud sur terre mais également dans les mers et océans.
"La Méditerranée a atteint son record absolu avec 28,4° enregistrés en cette fin juillet 2023, souligne Nuria Teixido, chercheuse pour le CNRS et Sorbonne Université à l’Institut de la Mer. Au niveau mondial, on atteint presque 21° en juillet 2023. Ce sont deux records absolus. C’est plus que l’année 2003, réputée très chaude, où nous avions relevé au maximum 28,2° en août sur l’ensemble de la Méditerranée."
Une accélération du réchauffement
Et son collègue Steeve Comeau, également chercheur en biologie marine, souligne, sur la base des relevés effectués dans la baie de Villefranche-sur-Mer: "Il y a une tendance de fond avec une augmentation de la température moyenne, mais également une accélération de cette augmentation. C’était prévu, mais ça arrive plus vite que ce à quoi on s’attendait."
Ce constat, c’est également celui du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui déclarait jeudi dernier: "Le changement climatique est là. Il est terrifiant. Et c’est juste le début. L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale", précisant que "la seule surprise est la vitesse du changement".
Une pêche moins abondante
Pas besoin d’être docteur en biologie marine ou expert international pour constater ce changement. Les pêcheurs amateurs eux-mêmes le font. Kamel Aziez, de l’Association des pêcheurs plaisanciers Baie des Anges à Nice, milite pour une pêche respectueuse de l’environnement. Il sort son bateau deux fois par semaine au large de Nice depuis vingt ans.
Et il retrouve dans les filets de plus en plus d’espèces tropicales et de plus en plus tôt en saison. "Avant, par exemple, on attrapait quelques fois des dorades coryphènes qui viennent des mers chaudes vers la mi-août. Maintenant, on en pêche davantage et dès la mi-juillet. En même temps, la liche amie, poisson de la Méditerranée, se fait de plus en plus rare. Globalement, on prend moins de poissons. C’est aussi en raison de la surpêche. Mais le réchauffement tue la faune et la flore marines. La chaîne alimentaire est un peu perturbée. Une eau à presque 30° sur le littoral azuréen, je n’ai jamais vu cela. C’est impensable!"
Source: Nice matin