Le moitié des résidences secondaires en Bretagne appartient… à des Bretons

May 04, 2023
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Les Parisiens et les Franciliens ne sont pas les premiers détenteurs de résidences secondaires en Bretagne, ce sont les Bretons. C’est la conclusion inédite de la première étude réalisée sur le sujet par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

En plein débat sur la surtaxation éventuelle des résidences secondaires pour lutter contre la crise du logement qui affecte la Bretagne, cette étude démonte les idées reçues avec des chiffres sans appel. Certes, l’Insee a réalisé son travail sur des données de 2019, avant la crise sanitaire et ses conséquences sur la flambée du marché des résidences secondaires. Il n’en reste pas moins « très intéressant, notamment au regard de toutes les discussions et les enjeux sur le sujet », souligne Tristan Picard, directeur adjoint de l’Insee. Car, pour réaliser cette étude, Jean-Marc Lardoux et Lucile Gros ont exploité « des ressources fiscales dont on ne disposait pas auparavant ».

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88 % des Finistériens ont une maison de vacances dans leur département

Le littoral de Douarnenez (Finistère). 88 % des Finistériens possèdent leur maison de vacances dans le Finistère. | VINCENT MOUCHEL/ ARCHIVES OUEST-FRANCE Voir en plein écran Le littoral de Douarnenez (Finistère). 88 % des Finistériens possèdent leur maison de vacances dans le Finistère. | VINCENT MOUCHEL/ ARCHIVES OUEST-FRANCE

Elles font ressortir qu’en Bretagne, 51 % des résidences secondaires sont détenues par des habitants de la Bretagne historique (dont 8 % de résidents des Pays de la Loire), loin devant les Franciliens (30 %) ou même les étrangers (7 %), en majorité des Britanniques.

Le profil type du propriétaire de résidences secondaires ? Il possède une maison de plus de 100 m² ( 31 %), dispose d’un revenu annuel de plus de 60 000 € (39 % ), a plus de 60 ans, n’a plus d’enfants à charge et vient d’abord de l’Ille-et-Vilaine (13,6 %), du Finistère (11,9 %), du Morbihan (9,8 %), de Paris (7,9 %) et des Côtes-d’Armor (7,4 %). Même à Saint-Malo, où se concentrent 49 % de propriétaires les plus aisés de résidences secondaires (plus de 80 000 € annuels de revenus), les Parisiens (9,8 %) font quasiment jeu égal avec les Morbihannais (9,6 %).

Enfin, un chiffre illustre la cote d’amour des Bretons pour leur région : 88 % de Finistériens possèdent leur résidence secondaire dans le Finistère. Qui dit mieux ?

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Le fort pouvoir de séduction du littoral breton

Avec 233 000 résidences secondaires sur deux millions de logements (soit 12 % de résidences secondaires contre 9 % en France), la Bretagne reste dans le Top 5 des régions qui en possèdent le plus, derrière la Corse, la Provence-Alpes-Côte D’Azur et l’Occitanie.

Les maisons de vacances se trouvent d’abord dans le Morbihan (16 %), dans les Côtes-d’Armor (14 %), dans le Finistère (11 %) et en Ille-et-Vilaine (6 %), le département breton qui détient le plus petit linéaire de côtes. Car – c’est un secret de Polichinelle – le littoral breton reste un atout maître dans le pouvoir de séduction de la Bretagne sur les propriétaires des résidences secondaires. 65 % d’entre elles se situent à moins de deux kilomètres du rivage, 40 % à moins de 500 mètres.

Source: Ouest-France