Kev Adams accusé d’avoir promu une arnaque au NFT

April 24, 2023
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La promesse était de devenir « coproducteur » d’un long métrage d’animation grâce à des NFT de nounours, vendus 1.250 euros pièce. L’humoriste Kev Adams, parmi d’autres stars comme Camille Lellouche ou le rappeur Gims, a fait la promotion du financement participatif du film d’animation Plush sur les réseaux sociaux. Mais ce dernier n’a jamais vu le jour, note Mediapart dans une enquête publiée dimanche 23 avril. Quelque 770 personnes ont investi dans ce projet et perdu environ 1,5 million d’euros.

Dans un live Instagram diffusé le 14 mai dernier, Kev Adams enchaînait les promesses sur ce projet qui ambitionnait de lever plus de 60 millions d’euros. Acheter un NFT de nounours permettrait d’être crédité au générique, de voter sur le scénario du film et même de récupérer une partie des bénéfices de l’œuvre. « En moyenne, vous ferez du six à sept fois ce que vous mettez en vingt-quatre mois. Ce qui est énormissime, quand vous y pensez ! », s’enthousiasmait l’homme déguisé en nounours sur le live Instagram du comédien. Face à certains commentaires critiques, Kev Adams s’était exclamé : « Mais non, on va ruiner personne ! » Le film devait sortir à l’hiver 2023. Mais depuis juin, c’est le silence radio.

Un tee-shirt à 2.250 euros

Les investisseurs ont perdu la quasi-totalité de leur mise. L’un d’entre eux, Wylem, explique à Mediapart n’avoir reçu qu’un tee-shirt de remerciement après avoir acheté deux NFT de nounours, pour 2.250 euros. Le comédien Kev Adams promettait « un vrai truc à faire, vraiment cool, vraiment fun ». Mais pour ces investisseurs, c’est la douche froide. Depuis neuf mois, plus aucune communication n’est faite sur le film. Le Discord a été fermé, les comptes de Plush sur les réseaux sociaux sont muets, l’achat de NFT de nounours est à présent impossible.

Nounours et cryptomonnaies à Dubaï : le mauvais film de Kev Adams

Quelque 700 investisseurs ont perdu plus d’un million d’euros dans le projet de film d’animation « Plush », promu par la star #KevAdams. Mediapart révèle les points noirs de ce projet 👉 https://t.co/VSzgCvFeys pic.twitter.com/nhevqidQHq — Mediapart (@Mediapart) April 23, 2023 L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires J‘ACCEPTE Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.

Les organisateurs se défendent d’une arnaque, rappelant que 50.000 NFT devaient être vendus pour que le film soit lancé. Les personnalités qui ont promu le projet se cantonnent au silence. L’entreprise à l’origine de cette campagne s’appelle Illuminart, un nom proche de la filiale d’Universal Pictures, Illumination, ce qui entretient encore plus la confusion. La société a, en effet, fait miroiter un retour sur investissement calibré sur les revenus des derniers films d’Illumination. Mais la société Illuminart n’a jamais eu les mêmes capacités que ce studio qui a produit des films d’animation reconnus comme Moi moche et méchant ou Les Minions, rappelle Mediapart.

Location de chameaux

L’entreprise Illuminart, immatriculée à Dubaï, n’a d’ailleurs pas renouvelé sa licence commerciale, qui a expiré en février. Plus surprenant encore, la société se prénomme « Illuminart calligraphes et peintres » en anglais et « le minaret location de chevaux et de chameaux pour excursions » en arabe. Derrière ce projet mort-né se cache aussi Fabien Tref, dont le profil soulève de nombreuses questions, révèle Mediapart.

Celui qui n’a jamais travaillé dans le milieu du cinéma affirme que l’échec du projet vient du crash des cryptomonnaies, les NFT de nounours ne pouvant être achetées qu’avec de l’Ethereum, la deuxième cryptomonnaie mondiale derrière le Bitcoin. Fabien Tref a fait l’objet d’une enquête préliminaire en 2016 après un signalement de Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy. Kev Adams a refusé de se justifier auprès de Mediapart et n’a fait aucun commentaire.

Source: 20 Minutes