Gérald Darmanin souhaite intégrer les personnes séropositives chez les gendarmes et les pompiers militaires

May 04, 2023
351 views

Le ministre des armées, Sébastien Lecornu (à gauche), et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à l’Elysée, le 3 mai 2023. BERTRAND GUAY / AFP

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a proposé au ministre des armées, Sébastien Lecornu, de mettre fin à un dispositif discriminatoire à l’embauche excluant les personnes séropositives de la gendarmerie et des corps militaires des sapeurs-pompiers, a-t-on appris, jeudi 4 mai, auprès du ministère de l’intérieur.

« Les critères médicaux d’aptitude à l’intégration au sein de la gendarmerie nationale ou des corps militaires de sapeurs-pompiers [à Paris et Marseille] ne permettent pas aujourd’hui aux personnes séropositives d’accéder à ces professions », a écrit mardi le ministre de l’intérieur dans un courrier à M. Lecornu, révélé par le magazine Têtu et consulté par l’Agence France-Presse. « Cet état de fait lié au statut militaire et aux contraintes qu’il impose semble devoir évoluer », ajoute M. Darmanin.

Le ministre dit souhaiter que le ministère des armées lance « très rapidement (…) les travaux qui permettront de réaliser ces recrutements à très brève échéance », demandant au ministre des armées un « retour rapide ».

Discrimination déjà levée pour les policiers

Fin novembre 2022, cette discrimination à l’embauche visant les personnes vivant avec le VIH, le virus responsable du sida, avait déjà été levée pour les policiers. Le gouvernement avait abrogé par décret l’application du Sigycop, un dispositif d’évaluation de l’aptitude physique utilisé dans plusieurs métiers de la fonction publique. Appliquée strictement, cette évaluation, reposant sur une cotation de 1 à 6, classait comme inaptes les personnes séropositives. Jusqu’à présent, le ministère des armées, dont le service de santé régit le recrutement des gendarmes et des pompiers militaires, s’était toujours refusé à modifier le Sigycop.

Lors d’une audience début 2023 devant le Conseil d’Etat, dans le cadre d’un recours déposé fin 2020 par sept organisations LGBT +, les magistrats « laissaient sous-entendre par leurs questions qu’il y avait bien une discrimination », selon leur avocat, Etienne Deshoulières. « Les représentants des ministères l’ont senti, je pense », ajoute-t-il.

La décision du ministre des armées pourrait tomber avant celle du Conseil d’Etat, qui ne devrait pas intervenir avant l’été, selon M. Deshoulières. Les dernières études scientifiques ont démontré que les personnes séropositives bénéficiant de traitements antirétroviraux ont une charge virale indétectable et ne transmettent pas le VIH.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde