Apple surmonte mieux que prévu le marasme de la tech
La société de Cupertino affiche un bénéfice net trimestriel de 24 milliards de dollars. Les ventes d'iPhone sont en légère augmentation sur un an, alors que la demande dans le secteur diminue pourtant.
Apple parvient à surmonter honorablement le marasme qui frappe la demande dans le secteur de la technologie, d'ordinaire abonné à une croissance forte. La société de Cupertino, dernière des géants du numérique à rendre compte de ses performances de janvier à mars, affiche une baisse de seulement 3% de son chiffre d'affaires et de ses profits.
Pour la troisième fois en dix ans, Apple subit certes un repli de ses ventes trimestrielles. Pour autant, la firme dirigée par Tim Cook parvient à faire mieux que les anticipations des analystes. Les spectaculaires 24,1 milliards de dollars de profits trimestriels dégagés d'un total de ventes qui atteignent 94,8 milliards de dollars, sont tirés la demande de services d'Apple (+ 5,5 %) et dans une moindre mesure par l'attrait remarquable des iPhone ( + 1,5 %), notamment dans les pays émergents, en Asie, au Moyen Orient et en Amérique latine.
Réussite en Inde
Apple vient seulement d'ouvrir son premier «Apple Store» en Inde mais investit, ainsi que son gros fournisseur Foxconn Technology Group, de plus en plus dans ce pays de plus d'1,4 milliard d'habitants désormais plus peuplé que la Chine. Il s'agit pour Apple de réduire à moyen terme sa dépendance à l'égard de la première économie d'Asie qui fait de plus en plus figure d'adversaire aux pays occidentaux.
Dans la conférence téléphonique avec les analystes qui a suivi l'annonce de résultats trimestriels, Tim Cook est revenu sur l'Inde. «Ce que je vois en Inde, c'est beaucoup de monde qui entre dans la catégorie des classes moyennes et j'ai bon espoir que nous allons en convaincre un certain nombre d'acheter un iPhone.» Au cours du dernier trimestre, le retour des consommateurs chinois, libérés de contraintes de confinement qui avaient pesé sur les ventes d'Apple au cours du dernier trimestre, ne suffit pas à faire grimper les ventes de la société californienne en Chine par rapport au trimestre équivalent en 2022.
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La modeste hausse des ventes trimestrielles d'iPhone est à replacer dans le contexte sombre d'une contraction mondiale des ventes de smartphones en 2022 et probablement à nouveau en 2023. Cristiano Amon, patron de Qualcomm, géant américain de la technologie et de composants indispensables aux téléphones portables, vient précisément de mettre en garde contre les tristes perspectives dans ce secteur. Il ne voit pas encore la demande rebondir en Chine. "Le contexte macroéconomique se traduit par une détérioration supplémentaire de la demande, particulièrement pour les téléphones portables, à un rythme qui dépasse nos prévisions" explique-t-il, au grand chagrin de ses actionnaires. Qu'Apple parvienne malgré cela à vendre davantage d'iPhone constitue une performance remarquable.
Les ventes d'autres lignes de produits d'Apple à l'inverse confirment leur recul : - 31% pour les ordinateurs personnels Mac, - 13% pour les tablettes iPad et même - 0, 6% pour les «wearables», c’est-à-dire les produits portables comme les écouteurs et les montres.
La bonne performance d'Apple dans les services, catégorie qui comprend par exemple la musique, les programmes de vidéo à la demande, les systèmes de paiement, continue en revanche de soutenir la croissance du groupe.
Un emploi qui tient
Apple est la seule parmi les géants du numérique à ne pas avoir annoncé de réduction importante d'effectifs au cours des derniers mois. Google, Meta Platforms, Amazon, Salesforce et même Microsoft, ont dû s'y résoudre et parfois à plusieurs reprises. Sa moindre dépendance à l'égard du marché publicitaire et sa plus grande prudence en matière de recrutement durant la pandémie expliquent en grande partie cette distinction.
Grâce à ses énormes liquidités, Apple est en mesure d'annoncer un programme de rachat de ses actions sur le marché de 90 milliards de dollars. De quoi rassurer ses actionnaires. Le cours d'Apple a grimpé de plus de 2, 4% sur le marché hors cote jeudi soir, après la fermeture du Nasdaq. La capitalisation de la société de Cupertino atteint aujourd'hui plus de 2630 milliards de dollars, soit un gain de près de 28% depuis le début de l'année.
Source: Le Figaro
