" Là, ce n’est pas possible " : interpellée aux Molières, la ministre Rima Abdul Malak se lève et réplique

April 24, 2023
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Après le concert de casseroles qui a accompagné l’arrivée des gens de théâtre au théâtre de Paris pour la 34e nuit des Molières, c’est sur la scène que la contestation contre la réforme des retraites s’est invitée. D’abord dans certains sketchs, écrits par le maître de cérémonie Alexis Michalik et son équipe, puis lors d’une intervention de deux comédiennes. Une intervention prévue, négociée entre la CGT spectacle et l’organisation de la soirée.

Une intervention et une interpellation directe de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, présente dans la salle. Qui n’a pas résisté à la tentation de répondre. « Les acteurs ne sont pas des chiens, disait déjà Gérard Philippe. Nous ne sommes pas des chiens ni des chiennes », ont lancé les deux artistes, Toufan Manoutcheri et Lucie Astier, comédienne et circassienne, dénonçant les conséquences de la réforme et la manière dont elle a été adoptée.

« Tout seul, dans sa bonne logique ultralibérale, il a décidé du haut de sa tour d’ivoire, de reporter l’âge de départ de la retraite à 64 ans » et ce, « contre un pays, sans même une majorité à l’Assemblée », ont-elles encore lancé. Dans la salle, certains râlent contre l’intervention, d’autres soutiennent. Et les deux artistes d’interpeller directement la ministre : « Quand est-ce que vous allez décider de sortir de votre silence ? », lui ont-elles demandé, lui reprochant de ne jamais avoir répondu aux questions posées par les organisations représentatives du monde du spectacle, mais aussi sur les spectacles annulés à cause de la hausse des coûts d’énergie ou les menaces de l’extrême droite.

« Vive les casserolades ! »

« Madame la ministre nous ne sommes pas des chiens ni des chiennes, et nous ne rentrerons pas à la niche. Et vive les casserolades ! », ont-elles lancé sous les applaudissements de la salle. Une salle dans laquelle on a vu la ministre se lever, à qui l’on a très rapidement apporté un micro. Et de répondre avec une certaine émotion dans la voix. « D’habitude, le rôle du ministre c’est de rester assis, mais là ce n’est pas possible, a-t-elle commencé. Cette phrase de Gérard Philippe date de 1957, il n’y avait de ministère de la Culture à l’époque. »

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« Aujourd’hui, il y a un ministère de la Culture qui défend l’exception culturelle française, qui défend le système de l’intermittence français, qui a développé des aides massives pendant la crise [du Covid. NDLR] pour vous soutenir tous, tous les secteurs de la culture », réplique encore la ministre, provoquant, elle aussi, des applaudissements dans les rangs du théâtre. « Vous avez à la tête de ce ministère une ministre qui a obtenu le budget une hausse historique de 7 % par rapport à l’année dernière », a-t-elle continué.

« Ma porte est ouverte »

« Inflation, facture d’énergie ? À chaque fois, j’ai développé des aides historiques vous le savez, pour venir en aides aux structures les plus fragiles. Les menaces contre des expositions, contre des spectacles, à chaque fois j’ai élevé la voix pour défendre la liberté de création. »

Source: Le Parisien