L'Ukraine affirme avoir abattu un missile hypersonique russe Kinjal
Des jets Mikoyan MiG-31K de l'armée de l'air russe transportant des missiles balistiques à capacité nucléaire Kh-47M2 Kinzhal survolent la Place Rouge lors d'une répétition pour le défilé militaire du Jour de la Victoire à Moscou, Russie, le 7 mai 2021.
L'Ukraine a indiqué ce samedi 6 mai avoir abattu pour la première fois un missile hypersonique russe de type Kinjal lors de frappes menées par Moscou dans la nuit de mercredi à jeudi.
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Le missile Kinjal est l'« arme idéale », selon les propos tenus par le président russe Vladimir Poutine lorsqu'il avait dévoilé ce missile en 2018. Selon lui, il est très difficile à intercepter pour les défenses adverses. Pourtant, les forces ukrainiennes ont indiqué ce samedi 6 mai avoir abattu un missile hypersonique russe de ce type dans le ciel ukrainien.
« Je félicite le peuple ukrainien pour cet événement historique », a déclaré sur la messagerie Telegram le général Mykola Oleshchuk. « Oui, nous avons abattu le missile Kinjal, qui n'a pas d'équivalent », s'est-il réjoui. Selon l'armée de l'air ukrainienne, le missile a été abattu par un système de défense aérienne Patriot au-dessus de Kiev vers 2h30, heure locale, le jeudi 4 mai.
L'Ukraine a demandé à ses alliés occidentaux de l'aider à renforcer son système de défense aérienne. Pendant tout l'hiver, Moscou avait en effet bombardé ses infrastructures énergétiques. À la mi-avril, Kiev a reçu ses premiers Patriots, considérés comme l'un des systèmes de défense aérienne les plus perfectionnés. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déclaré que les Patriots renforceraient « considérablement » les défenses de l'Ukraine contre les frappes russes.
Une annonce aux « enjeux considérables »
Une telle annonce a des « enjeux considérables », concède le général Palomeros, ex-chef d'état-major de l'armée de l'air, car elle remettrait en question « la crédibilité de ces nouvelles armes russes hypersoniques. Et de l'autre côté, la crédibilité de systèmes de défense aérienne les plus avancés dans les pays occidentaux, qui sont les Patriots ». « Il y a une lutte du glaive et du bouclier », ajoute-t-il.
Il se dit toutefois étonné d'une telle annonce. « C'est assez surprenant d’un plan purement militaire et technique que le Patriot soit capable d'intercepter vraiment un missile hypersonique », tempère-t-il. Toutefois, cela peut vouloir dire que, « peut-être », le missile Kinjal n'a pas les performances vantées. Ou alors que le Patriot « est très efficace ». Mais « aujourd'hui, il n’y a pas un seul système de défense aérienne dans le monde qui est capable de contrer un missile supersonique qui évolue », conclut-il.
Un missile balistique ukrainien abattu
Du côté russe, un haut responsable a affirmé, toujours ce samedi, qu'un missile balistique ukrainien avait été abattu au dessus de la Crimée annexée, un événement rare au moment où se profile une offensive prochaine des forces ukrainiennes. « Les défenses antiaériennes ont abattu au dessus de la république de Crimée un missile balistique tiré d'un système ukrainien Grom-2. Pas de destructions, ni de victimes », a indiqué sur Telegram Sergueï Aksionov, chef de la Crimée installé par Moscou. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer ces déclarations de source indépendante.
Depuis l'été 2022, la Crimée, annexée par Moscou en 2014, est régulièrement frappée par des explosions et des attaques de drones aériens. Fin avril, une attaque de drones avait provoqué un immense incendie dans un dépôt de pétrole à Sébastopol en Crimée, le port d'attache de la flotte russe de la mer Noire.
Ces nouvelles annonces surviennent alors que des frappes de drones, sabotages et attentats présumés se multiplient ces dernières semaines en Russie, parfois loin de l'Ukraine, sans que leurs auteurs soient clairement identifiés. Le Kremlin désigne comme responsable Kiev, qui dément. Et pendant ce temps, une vaste offensive des forces armées ukrainiennes se profile alors que les grandes célébrations en Russie du 9 mai, jour de la victoire contre l'Allemagne nazie en 1945, doivent avoir lieu.
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Source: RFI
