Lens-Marseille : Alexis Sanchez, l’atout de l’OM pour remporter le match au sommet de la fin de saison

May 06, 2023
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Alexis Sanchez lors du match aller entre l’Olympique de Marseille et le RC Lens au Stade-Vélodrome, le 22 octobre 2022. NICOLAS TUCAT / AFP

C’est le choc de la fin de saison, la bataille pour déterminer l’ordre du podium. Samedi 6 mai, le Racing club de Lens (RCL) reçoit l’Olympique de Marseille (OM) au stade Bollaert-Delelis (21 heures). En jeu : la deuxième place de la Ligue 1, cruciale en vue d’une qualification directe en Ligue des champions, à cinq journées du terme de la saison.

Battus dans leur antre du Vélodrome fin octobre par les Sang et Or (0-1), les Marseillais seront revanchards. Et ils compteront sur leur attaquant chilien Alexis Sanchez pour prolonger leur série à l’extérieur – l’OM y est invaincu depuis onze rencontres en Ligue 1. A 34 ans, l’ancien niño maravilla (« enfant prodige ») va tenter de faire gagner son équipe, une semaine après avoir inscrit son 13e but en 33 matchs, face à Auxerre.

Depuis des années, la légende du « grand attaquant » – voire « grantatakan » avec l’accent – manquant à l’OM pour rivaliser en Coupe d’Europe circulait sur le Vieux-Port. Libre de tout contrat après son passage à l’Inter Milan, Alexis Sanchez semblait le candidat idéal aux yeux du président marseillais, Pablo Longoria, pour incorporer le groupe olympien, deuxième de Ligue 1 la saison passée.

L’accueil enflammé que les supporteurs phocéens ont offert au natif de Tocopilla (dans le nord du Chili) à son arrivée, début août, témoignait de leurs attentes, et ce en dépit de l’incertitude liée à son manque de temps de jeu depuis plusieurs saisons. « Il a démontré un niveau de compétitivité très élevé lors des dernières saisons avec l’Inter, balayait le patron de l’OM lors de la présentation du joueur. Pour construire une équipe compétitive, on a besoin de travail, d’exigence et une bonne mentalité. Alexis a gagné partout et c’est nécessaire d’avoir des joueurs avec ce type de mentalité. »

Leader sur et hors des terrains

Alexis Sanchez, passé par le FC Barcelone et par les clubs anglais d’Arsenal et de Manchester United, a transcendé le secteur offensif de Marseille, de par son expérience, sa technique et sa grinta (combativité). Très vite, le numéro 70 de l’OM s’est mué en pièce essentielle du système de jeu offensif et physique prôné par l’entraîneur croate Igor Tudor.

Auteur d’un doublé face à Nice, la rivale méditerranéenne, en début de saison, le Chilien a lancé sans tarder son aventure dans les Bouches-du-Rhône. Et séduit d’emblée ses supporteurs, qui entonnent, le match suivant, un chant à sa gloire. Trente-trois matchs, dix-sept buts et deux passes décisives plus tard – toutes compétitions confondues –, le polyvalent attaquant guide son club, et Pablo Longoria peut se féliciter de la réussite de son pari.

Exemplaire sur le terrain, Alexis Sanchez l’est également en dehors. Mêlant état d’esprit combatif et grande expérience – dix-huit saisons professionnelles –, le Sud-Américain s’est imposé comme cadre du vestiaire phocéen. « Il a des valeurs aussi importantes que son talent, l’a loué Igor Tudor en conférence de presse début mars. Il arrive à la Commanderie [le centre d’entraînement Robert-Louis-Dreyfus] trois heures avant le début de l’entraînement pour aller à la salle, c’est un exemple de professionnalisme. »

Le technicien croate n’est pas le seul à être impressionné par son buteur. « On lui dit merci. C’est est un très grand attaquant qui répond toujours présent, réagit le milieu de terrain marseillais Jordan Veretout, après le doublé décisif de Sanchez, contre à Reims, le 19 mars. Malgré sa grande carrière, il continue de se battre et n’arrête pas de nous encourager. »

L’ambition d’aller chercher le titre

Neuf mois après son arrivée sur la Canebière, celui qui a remporté à deux reprises la Copa America a été adopté par tous les Marseillais. « La saison dernière, il n’a pas beaucoup joué et il restait sur un passage à Manchester United très moyen. Dieu sait que j’adore ce joueur, mais je pensais qu’il était carbonisé, or il est loin de l’être, s’est enthousiasmé Eric Di Meco, champion d’Europe avec l’OM en 1993, fin mars sur RMC. Certains joueurs autour de lui feraient bien d’en prendre de la graine quand ils finissent des matchs. »

A l’approche du dénouement de cet exercice 2022-2023, le goleador marseillais n’a pas caché ses ambitions. « On n’est qu’à cinq points de Paris, ça me plaît parce qu’il faut croire au titre. Je pense qu’on peut être champion. On a l’équipe et les joueurs pour le faire », a assuré l’international chilien au micro de Prime Video, après son but victorieux contre Auxerre, dimanche 30 avril. Comme leurs adversaires lensois (69 points contre 70 pour Marseille), les Phocéens ont l’occasion, samedi, de mettre la pression sur le leader parisien en perdition.

Dans la forteresse de Bollaert – une seule défaite cette saison –, l’OM aura besoin d’un grand Alexis Sanchez pour conserver leur deuxième place. « Il reste un danger constant pour la défense adverse. L’OM a tiré un bon numéro avec lui », observe l’ancien défenseur marseillais Marius Trésor. Qui espère que le plus marseillais des Chiliens restera sur la Canebière à l’issue de la saison : « Sur ce qu’il démontre depuis qu’il est là, ce serait dommage de ne pas le conserver. » Une prolongation qui pourrait dépendre du classement final de l’OM en fin de saison. Et donc du résultat marseillais en terres artésiennes.

Source: Le Monde