Cette manifestation d’extrême droite en plein Paris révolte la gauche
EMMANUEL DUNAND / AFP EMMANUEL DUNAND / AFP
POLITIQUE - Des croix celtiques, des bras tendus et des chants nationalistes. À Paris ce samedi 6 mai, l’extrême droite la plus radicale a pu défiler sans le moindre problème dans le VIe arrondissement de la capitale. Réunis sous la bannière du Comité du 9 mai, en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant du groupe pétainiste l’Œuvre française décédé en mai 1994, les manifestants vêtus de noir étaient un peu plus de 500 rue d’Assas, comme l’ont constaté plusieurs journalistes sur place, ce qui correspond aux estimations de la préfecture.
Ce rassemblement intervient dans un contexte où de nombreuses inquiétudes s’expriment au sujet de ces groupuscules, surveillés de près par la police en raison de leurs activités violentes. Le 5 mai, StreetPress révélait par exemple que des hooligans néonazis avaient passé à tabac un attaché parlementaire de la France insoumise, en marge de la finale de la Coupe de France opposant Nantes à Toulouse le 29 avril.
Un arrêté du préfet de police de Paris avait autorisé l’enregistrement d’images par drones lors de cette manifestation, afin de « prévenir les atteintes à la sécurité des personnes et des biens » alors que, selon Libération, certains riverains sont excédés par ce rendez-vous annuel rassemblant le pire de l’extrême droite. Le cortège a aussi provoqué de la colère à gauche.
« Aucun souci pour Darmanin »
Engagé de longue date sur le sujet, le député Insoumis Thomas Portes a fait part de son indignation sur Twitter, accusant le gouvernement de se monter complaisant avec ces groupes radicaux. « Quand on critique Macron ou qu’on manifeste contre sa réforme des retraites c’est : garde à vue, tirs de LBD et de grenades. Par contre 500 nazis défilent dans les rues de Paris, aucun souci pour Gérald Darmanin », a dénoncé l’élu de Seine-Saint-Denis.
Un constat partagé par son collègue LFI Bastien Lachaud, qui en tire des conclusions similaires. « Aujourd’hui, des centaines de néonazis manifestent tranquillement au centre de Paris. Samedi dernier, certains organisaient une ratonnade dont mon collaborateur parlementaire et beaucoup d’autres ont fait les frais. Mais le gouvernement préfère dénoncer les casserolades », a renchéri la députée Aurélie Trouvé, dont l’assistant a été agressé par des nationalistes.
Dans la France de #Macron et #Darmanin, celles et ceux qui manifestent contre la réforme des retraites ont droit à… https://t.co/oIaNuA5j0x — Bastien Lachaud (@LachaudB) Voir le tweet
Le défilé avait pour point d’arrivée la rue des Chartreux, où une gerbe à la mémoire de Sébastien Deyzieu a été déposée. C’est dans cette rue que le militant d’extrême droite avait trouvé la mort en tombant d’un toit en essayant de fuir la police, en marge d’une manifestation contre « l’impérialisme américain » interdite par la préfecture. Il avait 22 ans.
À voir également sur Le HuffPost :
Source: Le HuffPost